Tel une légende, le cougar du Haut-Saint-Laurent a refait surface. Une caméra de chasse aurait capté l’animal dans le rang 8 à Saint-Antoine-Abbé, près de la frontière américaine. La photo ne convainc toutefois pas totalement le ministère de la Faune, de la Forêt et des Parcs (MFFP).
« Le lynx roux est une espèce de félin présente dans le sud du Québec, notamment en Montérégie Ouest, mentionne Mila Roy, coordonnatrice aux communications régionales au MFFP. Comme il s’agit d’un félin de bonne taille, il peut parfois être confondu avec le cougar, mais également avec le chat domestique étant donné que les ordres de grandeur sont parfois trompeurs sur les photos. Le lynx roux est plus petit que le cougar ; son pelage est tacheté et présente des mouchetures marquées à l’intérieur des pattes ; sa queue est beaucoup plus petite. Il pourrait donc s’agir de cette espèce sur la photo.»
Au fil des ans, le cougar aurait été aperçu dans le Haut-Saint-Laurent. À Ormstown, Elgin ou Franklin. Le félin aurait même attaqué des animaux de ferme. Ou laissé des traces de pattes dans le sol. Mais aucune photographie assez claire ne laisse envisager qu’un cougar rôde dans le secteur.
Micheline Émard, propriétaire de la terre où a été prise la photo, voit de l’activité à Saint-Antoine-Abbé. «Il y a deux ans, les chasseurs avaient pris un ourson noir sur leur caméra, a-t-elle dit. Ce coup-ci, j’ai donné la photo à un trappeur qui croit également qu’il s’agit d’un lynx. »
Le camionneur de la compagnie Pomi dit avoir vu une maman et deux bébés traverser le rang un matin vers 4 h. Elle-même a aperçu de sa fenêtre de chambre un gros animal, de couleur beige vers le roux. Mais elle n’a pu en distinguer la race.
Le MFFP mentionne qu’il n’est pas impossible que des cougars aient été aperçus en liberté au Québec. «Il peut s’agir d’individus isolés échappés d’élevage ou bien remis en liberté intentionnellement, poursuit Mme Roy. D’ailleurs, un tel individu avait été abattu au Québec au début des années 1990. Le MFFP compile les mentions de cougar crédibles provenant des citoyens. Ceci vise à rassembler l’information au cas où les mentions dans un secteur se multiplieraient ou si une situation particulière survenait, comme une attaque sur un animal domestique ou un humain. Toutefois, malgré les mentions, aucune occurrence de cougar sauvage ni encore moins de population établie n’a encore pu être confirmée au Québec.»
