Un coup de pouce pour deux projets à l’école de la Magdeleine

le lundi 14 mars 2016

Deux projets visant à éveiller l’esprit entrepreneurial des élèves de l’école de la Magdeleine à La Prairie ont mérité des bourses de la Banque Nationale.

L’institution financière a remis respectivement 10 000$ et 400$ aux projets de cuisine-boutique des classes d’adaptation scolaire et de mentorat des élèves de la formation préparatoire au travail.

Depuis septembre, les élèves des classes adaptées pour trouble de l’autisme et déficience intellectuelle mitonnent des plats avec les équipements de cuisine mis à leur disposition. Désuets, ces derniers seront changés grâce au montant substantiel qu’ils ont reçu. Une nouvelle cuisine sera aménagée dans le local de l’ancienne caisse de l’école.

«Présentement, on se débrouille avec peu, explique Maude Touchette, enseignante du groupe d’élèves ayant un trouble de l’autisme. Par exemple, les deux fours n’ont pas la même intensité de chaleur. Mes jeunes sont plus rigides en raison de l’autisme. Si je leur dis que les biscuits doivent cuire 12 minutes et qu’ils ne sont pas prêts au bout de ce délai, ça devient compliqué pour eux et la gestion de classe devient plus difficile pour moi.»

Ils ont vendu entre 300 et 500 pots de marinades (ketchup, cornichons et betteraves) aux parents et professeurs en septembre. Durant l’année, les cuistots concoctent aussi des plats chauds comme des pâtés chinois et des pâtes ainsi que des muffins.

«Plus tard, nous aimerions que les professeurs partent de l’école en passant à notre boutique et achètent un repas chaud pour le soir», mentionne Rachel Dessureault, éducatrice spécialisée.

Antoine, élève dans une classe d’adaptation scolaire, participe avec enthousiasme à chaque atelier de cuisine.

«Ça m’aide à apprendre comment couper des légumes et d’autres techniques que je ne suis pas habitué d’utiliser, explique-t-il. À cause des coupes, c’est aussi un bon moyen de financer des activités comme le Défi sportif Altergo.»  

À terme, les enseignants souhaitent que les jeunes soient capables de vivre de façon autonome en appartement.

«La cuisine, ça va au-delà de faire des muffins. Il faut gérer les quantités, les méthodes de travail et la caisse», affirme Mme Dessureault.  

Du mentorat valorisant

L’activité de mentorat a quant à elle été mise en place il y a sept ans. Le groupe de 3e et dernière année de la formation préparatoire à l’emploi rend visite une fois aux deux semaines aux élèves de première année de l’école primaire Jean-XXIII à La Prairie. Eux-mêmes aux prises avec des difficultés d’apprentissage, ces élèves de la Magdeleine ont une reconnaissance pour leurs actions.

«Le but, c’est de travailleur l’image des élèves de la formation préparatoire au travail. Ce sont des jeunes qui se sont fait dire qu’ils n’étaient pas bons à l’école. Ils ont 18 ans, mais ont un niveau scolaire de 4e année», explique Sylvain Millette, enseignant et superviseur du projet.

Chaque jeune adulte supervise deux ou trois élèves en même temps. Ils participent à différentes activités, comme des sudokus, des mandalas, des dictées ou des ateliers sur les mots-étiquette. Des liens se sont créés au fil de ces périodes de mentorat.

«Les jeunes de 1re année se confient à mes élèves, poursuit M. Millette. On devrait se servir du levier du travail d’équipe entre vieux et jeunes dans nos écoles pour aider les élèves en difficulté.»

La bourse de 400$ servira à de multiples fins, notamment celle de soutenir les élèves de la formation préparatoire au travail dans leur participation au bal des finissants.