Un deuxième livre d’une auteure de La Prairie pour combattre avec humour son 2e cancer

le vendredi 22 avril 2016

Lorsque Véronique Lettre a publié en 2010 « Plus fou que ça… tumeur! », un livre racontant le cancer du cerveau dont elle était atteinte, elle ne s’imaginait pas devoir écrire une suite. À peine sa rémission achevée, le cancer frappait de nouveau s’attaquant cette fois-ci à son sein gauche. Elle a repris la plume pour publier « Plus fou que ça… tumeur! – Les aventures de Jack et Joe », le surnom qu’elle a donné à ses seins.

«Une personne sur deux aura le cancer. Si j’en ai eu deux, est-ce que ça veut dire que, statiquement parlant, j’évite à quelqu’un d’en avoir un? C’est sû que ce n’est pas avec un cancer du sein que tu veux fêter ta rémission», lance avec humour la Laprairienne de 43 ans, mère de deux adolescents.

C’est en février 2015 qu’elle a reçu le diagnostic à la suite d’une mammographie de routine.

«C’était un cancer assez agressif, mais qui a été dépisté assez tôt avant que la tumeur ne fasse son apparition. Il n’était pas en lien avec celui du cerveau. C’est ça la beauté des tests de dépistage; ils peuvent le détecter très tôt avant que ça ne fasse trop de dommages», raconte l’auteure.  

Opérée à deux reprises en plus de subir 21 traitements de radiothérapie, Mme Lettre n’a pas eu à recevoir de chimiothérapie contrairement à celui de son cancer du cerveau.

«Tout est relatif avec le cancer, dit-elle. Quand on compare à ce que j’ai vécu il y a cinq ans, j’étais vraiment chanceuse sur ce point.»

Elle a subi cependant une mastectomie partielle.

«Ils m’ont retiré huit centimètres. C’est comme une grosse bouchée au sein gauche qui a été enlevée et je n’ai pas une grosse poitrine. On m’a proposé l’ablation et la reconstruction, mais je trouvais ça un peu trop drastique pour une question d’esthétique. À la place, j’ai fait faire un tatoo. Au moins, même s’il y a un « petit » trou, ça fait joli en maillot de bain», mentionne-t-elle.

Montagnes russes

Ce n’est pas avec découragement qu’elle a accueilli l’annonce de son cancer, mais plutôt avec colère.

«Ce qui m’irrite le plus, c’est de voir que le cancer est revenu malgré mon style de vie. Je m’entraîne beaucoup, au moins cinq fois par semaine, et je fais attention à ce que je mange. De plus, je ne fume pas. C’est ça que je trouve le plus difficile: de ne pas savoir pourquoi», déplore-t-elle.

«Avoir le cancer, c’est comme des montagnes russes; il y a des hauts et des bas. La deuxième fois, le mot cancer fait moins peur. Il y a moins d’inconnu. Quand on me parlait des traitements de radiothérapie, je savais ce que c’était. Retourner cependant dans le système de la santé, ça teste ta patience. Ce n’est pas facile de naviguer là-dedans», note Mme Lettre.  

Réactions

Comme pour son premier ouvrage, ce deuxième livre a été coécrit avec sa mère, Christiane Morrow, orthophoniste et psychopédagogue à la retraite. Celle-ci a encaissé difficilement le fait que sa fille soit de nouveau touchée par la maladie.

«Je crois que c’est toujours plus dur pour les parents. Cela a réveillé des peurs chez ma mère qui se demandait ce qu’elle avait fait pour que cela arrive une deuxième fois à sa fille. Avait-elle trop fumé de pot dans les années 70 quand elle était enceinte de moi?» poursuit en riant Véronique Lettre.

«Pour mes enfants, c’était beaucoup plus facile à gérer. La première question de ma fille était de savoir si j’allais perdre mes cheveux comme c’était le cas pour mon premier cancer», déclare-t-elle.

Véronique Lettre sera de passage au Salon de la femme au Palais des congrès à Montréal, les 29 et 30 avril.  

 

À propos du cancer du sein

En 2015, environ 25 000 Canadiennes ont été diagnostiquées avec le cancer du sein. De ce nombre, 5 000 en sont décédées. Toutefois, le dépistage et l’amélioration des traitements font en sorte que le taux de mortalité est à la baisse pour tous les groupes d’âge depuis le milieu des années 1980. Celui-ci a diminué de plus de 35%. Il est le plus bas depuis 1950, selon les données de la Société du cancer du sein du Canada.