Un étudiant et travailleur essentiel considère la PCU injuste

le jeudi 16 avril 2020
Par redactionrf@gravitemedia.com Voir les autres articles

Alors que ses heures de travail dans une épicerie sont passées d’une quinzaine à près de 40 depuis le début de la crise du coronavirus, l’étudiant Alexandre Gaumond considère injuste que des camarades reçoivent des sommes supérieures à son salaire grâce à la Prestation d’urgence canadienne (PCU) tout en restant à la maison.

Ce que M. Gaumond remet en question n’est pas l’aide financière accordée à la population en général, précise-t-il d’emblée, car il considère que des parents qui doivent s’occuper de leurs enfants à temps plein ont besoin de ce soutien.

Ce qu’il trouve injuste, c’est plutôt le fait que «des jeunes qui sont encore dépendants de leurs parents reçoivent un chèque et mettent l’économie du pays dans une situation qui va prendre des années à rétablir».

À son avis, un adolescent qui a gagné 5 100$ l’année dernière et qui habite avec ses parents, «qu’il est nourri, habillé et gâté par eux, n’a pas besoin de 8 000$ au total en 4 mois». Il trouve injuste de ne pas pouvoir toucher cette somme même s’il travaille d’arrache-pied pour fournir un service essentiel aux citoyens.

M. Gaumond reçoit présentement un salaire de 14,75$ de l’heure, incluant un bonus de 2$ de l’heure ajouté il y a quelques semaines. Cela équivaut à moins de 500$ par semaine après déductions, soit un montant inférieur à la PCU.

«Je ne demande pas d’avoir 2 000$ de plus par mois. Je suis seulement perplexe», indique celui qui paie sa facture de téléphone, sa voiture, l’assurance de celle-ci et qui tente de mettre de l’argent de côté pour l’université qui approche.

Études

Âgé de 19 ans, le Candiacois continue également d’étudier à temps plein en ligne au cégep Édouard-Montpetit à Longueuil.

«Puisque nous sommes en temps de crise et que le personnel où je travaille est manquant, je dois travailler beaucoup plus pour aider mon employeur», dit-il.

Prenant sa réussite scolaire à cœur, il tente ardemment de jongler avec son horaire chargé.

PIRTE

M. Gaumond a pris connaissance du Programme incitatif pour la rétention des travailleurs essentiels (PIRTE) mis en place par le gouvernement du Québec, qui lui permet d’obtenir 100$ de plus par semaine.

«Après déduction d’impôts, je gagne ce 100$ de plus par mois et non par semaine, alors qu’une autre personne de mon âge qui reste chez elle à ne rien faire sans travailler 120 à 160 heures comme je le fais mensuellement rapporte davantage», reproche-t-il.