Un Laprairien développe une micropuce pour détecter les maladies

le mardi 18 octobre 2022

Dans une compétition internationale regroupant des représentants de 57 universités de la zone Asie-Pacifique, des étudiants au doctorat ont présenté leur thèse en 180 secondes. Philippe Vachon, qui représente l’Université nationale de Singapour, a terminé parmi les neuf finalistes, le 19 octobre.

Sa recherche se concentre «sur le développement de dispositifs microfabriqués qui utilisent les vibrations sonores pour manipuler des échantillons biologiques microscopiques» sur des laboratoires sur puces.

«Avec la pandémie de la COVID-19, beaucoup d’entre nous avons pour la première fois fait l’usage d’un laboratoire sur puce à la maison, par l’intermédiaire des tests antigéniques rapides», dit le Laprairien d’entrée de jeu dans sa présentation.

Le chercheur de 27 ans s’est demandé s’il était possible d’isoler des échantillons microscopiques pour mieux détecter les maladies. Selon lui, les vibrations sonores sont l’une des clés pour y parvenir. Son microdispositif est ainsi placé sur un appareil où le son déplace les cellules à différents endroits pour être en mesure de trouver ce qu’il cherche.

«Grâce au son, je peux isoler une grosse cellule cancéreuse des nombreux globules rouges dans un échantillon de sang. Je peux isoler de microscopiques capsules appelées vésicules extracellulaires, qui renferment énormément d’information vitale sur la santé de nos cellules et je peux assembler des cellules souches en amas et modifier leur comportement afin d’imiter celui d’un organe», explique-t-il.

Il croit que cette avancée pourrait grandement aider le système de santé.

«Un jour, les personnes pourront détecter des maladies en faisant l’autotest directement chez eux», espère-t-il.

«Pour d’autres maladies graves, attendre que les virus, les cellules ou que d’autres marqueurs biologiques se multiplient dans le corps du patient pourrait être une question de vie et ou de mort», estime-t-il.

Parcours

Celui qui a obtenu son baccalauréat en génie physique a développé un intérêt pour la microprogrammation lors de son passage à la Polytechnique de l’Université de Montréal.

«On m’a recommandé à un groupe de recherche à Singapour qui se concentrait dans le domaine et j’ai décidé d’y participer, fait-il savoir. J’ai commencé le doctorat en 2019 et la fin devrait approcher.»

Il indique qu’il a étudié dans le domaine du génie physique pour avoir une approche fondamentale des technologies et de la résolution de problèmes. C’est en suivant son cours de microfabrication qu’il a décidé de plonger dans cette spécialité.

«Je suis un très grand admirateur de Lego, donc je ne sais pas si on peut faire un parallèle, dit-il à la blague. Souvent, tu as un ensemble de règles définies pour bâtir un ensemble et atteindre un objectif.»