Un Laprairien et sa collègue cherchent à réinventer le système scolaire

le vendredi 22 avril 2022

Persuadés que les étudiants d’aujourd’hui ne sont pas évalués de la bonne manière, Antoine Dervieux et sa collègue Gabrielle Adams réfléchissent aux solutions à apporter pour que leur éducation soit plus centrée sur leurs besoins. Ils partageront leurs réflexions sous forme de recommandations aux partis politiques.

Le Laprairien discute avec ses parents depuis longtemps sur le système scolaire qui est basé selon lui pour «faire plus, faire mieux et faire plus rapidement».

«On nous demande d’enchaîner les cours durant des journées complètes avec des sujets différents, de mémoriser des formules, des dates et des procédés pour ensuite les recracher sur une feuille», déplore le jeune homme de 19 ans.

En 2020, l’étudiant du Collège Champlain à Saint-Lambert a sondé des enseignants, des étudiants et des directeurs pour comprendre un peu mieux leur point de vue. Il a remarqué que chacun de ses intervenants ont des besoins différents.

«Chaque étudiant a une zone proximale de développement (ZPD) au cerveau», explique-t-il. Selon un comité d’experts en pédagogie, la ZPD correspond à «l’apprentissage possible que peut effectuer l’étudiant à un moment précis».

«Être mêlé avec des gens d’un autre âge peut être bénéfique, puisque ça développe la communication, estime-t-il. Quand tu expliques un sujet que tu comprends, ça t’aide aussi dans ton apprentissage.»

Pas le seul

Antoine Dervieux a contacté Christine Labrie, députée de Québec Solidaire dans Sherbrooke, afin d’avoir son opinion sur les améliorations à apporter dans le système d’éducation. À sa grande surprise, elle l’a mis en relation avec une étudiante du Collège John Abbott à Sainte-Anne-de-Bellevue, qui avait également rejoint la députée pour aborder le même sujet. Celle-ci croit que des changements doivent être faits dès le plus jeune âge.

«À la maternelle, on apprend à découvrir les forces et faiblesses de chacun, explique Gabrielle Adams. Les écoles devraient créer des groupes qui se complètent au lieu de déséquilibrer les classes selon les résultats.»

L’étudiante en sciences humaines profil mathématiques ajoute que l’école devrait commencer plus tard dans la journée, puisqu’elle estime qu’il est plus difficile pour l’adolescent d’absorber la matière le matin. De plus, avoir des expériences plus interactives pourrait intéresser davantage les élèves.

Le duo a d’ailleurs tenté de joindre le ministre de l’Éducation Jean-François Roberge à trois reprises depuis 2020, mais n’a reçu aucun retour. Les deux étudiants pensent que le gouvernement sera peut-être plus enclin à les écouter à l’approche des élections provinciales.

D’ici là, les deux étudiants tourneront une capsule vidéo abordant leurs réflexions.

À long terme, leur objectif est d’écrire une liste de recommandations crédibles qu’ils enverront à la députée libérale Marwah Rizqy, la députée péquiste Véronique Hivon et la députée solidaire Christine Labrie.

Formule Flex

Antoine Dervieux s’inspire du projet pilote Formule Flex qui a été adopté dans une classe du Collège Durocher à Saint-Lambert par son ancienne enseignante Véronique Brodeur. Ce programme consiste à donner des responsabilités aux étudiants qui doivent les terminer dans le temps demandé et de la manière dont ils le souhaitent.

«Ils ne font pas d’examens, mais des entrevues avec le professeur pour remplir un tableau de compétences, raconte-t-il. C’est plus facile avec cette formule de ne pas avoir le sentiment de comparer ses notes avec les autres.»

De plus, l’étudiant en sciences humaines croit que les conseillers en orientation ne prennent pas assez en compte les champs d’intérêts des étudiants.

«Le fait que les étudiants au secondaire soient orientés selon leurs forces n’est peut-être pas la meilleure solution, soutient-il. Je suis social et j’ai de la facilité à parler aux gens, mais un emploi dans le domaine des ressources humaines ne me plaît pas nécessairement, donc j’aurais donc préféré qu’on me montre les métiers avec lesquels je peux vivre de ma passion.»