Après être passé à un cheveu de mettre le grappin sur la Coupe Dunsmore, Kaylyn St-Cyr aura la chance de répéter l’expérience, puisqu’il reviendra pour une dernière année avec les Carabins de l’Université de Montréal.
L’étudiant aux Hautes études commerciales (HEC) en développement durable et marketing a décidé qu’il ne se déclarerait pas admissible au repêchage de la Ligue canadienne de football (LCF) qui aura lieu ce printemps. Il veut terminer ses études avant de monter dans les rangs professionnels.
«Ma mère est enseignante et elle a toujours été sérieuse par rapport à l’école, indique-t-il. Je me souviens quand j’étais jeune et que je me mettais dans le trouble, elle ne se gênait pas pour demander à mon coach que je ne joue pas.»
Le Laprairien admet que sur le moment, il était fâché et déçu, mais à 24 ans, il comprend pourquoi sa mère agissait ainsi.
«Je ne serai jamais assez reconnaissante envers elle, soutient-il. Je ne serais pas ici sans elle. J’ai priorisé le volet académique pour mon parcours et je suis fier d’avoir pris cette décision.»
Le demi de coin des Carabins a tout de même été louangé pour son apport sur le terrain cette saison en méritant une place sur la 2e équipe d’étoiles du Réseau du sport étudiant du Québec.
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Kaylyn St-Cyr qui tente une interception. (Photo Gracieuseté James Hajjar)
Match crève-cœur
Les Carabins ont passé près de décrocher leur billet pour la Coupe Vanier, mais le Rouge et or de l’Université Laval a réussi un botté de placement alors qu’il ne restait que quelques secondes à la rencontre.
«C’est sû que le match ne s’est pas terminé comme on l’aurait espéré, mais tout le monde est fier à la fin de ce qu’on a accompli en tant qu’équipe», souligne Kaylyn St-Cyr.
Ce dernier s’est blessé au dos lors d’un match contre les Stingers de l’Université Concordia en tombant après une interception.
«J’ai tellement sauté haut et mon poids est tombé sur mon dos en atterrissant, raconte-t-il. Mes muscles et mon cou se sont contractés.»
Il était remis de sa blessure lors de la Coupe Dunsmore contre le Rouge et or, mais il a ressenti une douleur atroce lorsqu’il a reçu un coup de pied accidentel au dos.
«C’était 10 sur 10 en douleur, plaide-t-il. J’ai rarement eu mal comme ça.»
Il est retourné au vestiaire pour recevoir des traitements, où son coéquipier Bruno Lagacé se trouvait également pour soigner des maux de dos. Constatant tout le travail qu’ils avaient accompli, les deux ont pleuré ensemble.
«Ça nous a affectés émotionnellement, mais c’était un des moments marquants de ma saison, insiste-t-il. On était là l’un pour l’autre.»
Les physiothérapeutes ont mis de la crème pour traiter Kaylyn St-Cyr, puis il est retourné sur le terrain après avoir eu un déclic psychologique. Malgré la défaite, les Carabins gardent la tête haute.
«Si on revient globalement sur la saison, je pense qu’on doit être satisfait de s’être rendu là», admet-il.
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Kaylyn St-Cyr. (Photo Gracieuseté James Hajjar)
Position importante
Les analystes du football diront que le quart-arrière est la position la plus importante d’un alignement, mais celle de demi de coin n’est pas loin derrière. Confronté aux meilleurs receveurs de l’équipe adverse, le demi de coin ne peut pas laisser une seconde d’inattention. Kaylyn St-Cyr arrive qu’il soit peu sollicité dans un match, ce qui est en soi une sorte de preuve de respect de l’adversaire.
«On commence à reculons, on joue contre les plus rapides, donc c’est souvent une question de réaction et de rapidité, croit-il. À ma position, mon but est d’arrêter les jeux, mais s’il ne cible pas mon joueur, c’est que j’ai bien fait mon travail.»
Il se considère comme quelqu’un de perfectionniste, qui est rarement satisfait.
«D’une certaine façon, je veux être le meilleur et me dépasser, explique-t-il. Il y a plusieurs jeux que j’aurais aimé reprendre, mais côté attitude, j’ai bien établi mon rôle de leader et rallié les troupes.»
Même s’il a eu une saison en deçà de ses attentes, il pense avoir été capable de s’établir en tant que bon demi de coin au pays. Sa reconnaissance du RSEQ en est la preuve.
Fait intéressant, Kaylyn St-Cyr a un fort lien d’amitié avec le quart-arrière des Carabins, Jonathan Sénécal. Même si leur objectif respectif est de restreindre le travail de l’autre, ils se partagent plusieurs conseils pendant les pratiques.
«Nous sommes assidus et précis quand nous sommes impliqués, stipule-t-il. On se donne des astuces sur la manière qu’on voit le jeu à notre position.»
«Si on a perdu par un seul point contre les gagnants de la Coupe Vanier, on peut encore se considérer parmi les meilleures équipes [du pays].»
Kaylyn St-Cyr, demi de coin
