Un pipeline qui inquiète les citoyens

le vendredi 18 septembre 2015

Plus d’une vingtaine de personnes ont assisté à la 2e séance de consultation de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) sur le projet de l’oléoduc Énergie Est, jeudi soir, à Saint-Constant. Des 154 mémoires déposés à la CMM, trois ont été entendus lors de la soirée.

:«Le tracé ne passera pas par ici, mais advenant qu’il y ait un incident, il pourrait y avoir des impacts sur la Rive-Sud», a expliqué d’entrée de jeu Stéphane Boyer, président de la commission de l’environnement à la CMM.

Sébastien Gagnon, représentant de la Table des préfets et élus de la couronne Sud, a été le premier à exposer ses craintes par rapport à l’éventuelle construction du pipeline qui traversera les municipalités de la couronne Nord de Montréal.

«Sans une totale transparence et une entière participation financière, sans son respect de nos outils de planification et sans une participation au réajustement majeur requis par une telle implication ni la sécurité ni la santé des citoyens ne pourront être adéquatement assurées, a-t-il déclaré avant d’ajouter qu’il ne voyait aucun avantage au projet de pipeline. Des correctifs majeurs devront être implantés avant que nous puissions même considérer le projet.»

Risques de bris élevés

Pour Pierre R. Tremblay, un ingénieur spécialiste en hydraulique de Saint-Bruno-de-Montarville, le plan sous sa forme actuelle présente trop de dangers pour la rivière des Outaouais.

«Les risques de bris pour la traversée en tranchée du pipeline sont très élevés en cas de pluie majeure ou de bris du barrage Carillon d’Hydro-Québec, a-t-il déclaré. Le pipeline Énergie Est doit absolument traverser la rivière des Outaouais sur un pont ou dans un tunnel. Ce dernier aurait un diamètre de 3 km alors que celui du pipeline ferait 1 km, ce qui laisserait de l’espace pour vérifier le pipeline en cas de problème.»

M. Tremblay a également évoqué la faiblesse du roc, de la dolomie, pour expliquer la nécessité d’une telle construction.

Ancienne candidate du NPD dans la région, Sonia Jurado a également exprimé son opposition, plaidant pour une plus grande utilisation des énergies renouvelables.

«Il faut dire non aux sables bitumineux et oui à une révolution économique verte, prospère et créatrice d’emplois qui serait profitable pour la communauté métropolitaine», a-t-elle affirmé.

Un 4e mémoire, rédigé par Alexandre Poulain, devait être exposé, mais celui-ci n’était pas présent à la consultation. Le bloquiste Christian Picard, seul candidat dans La Prairie à être présent à la séance, a exprimé son opposition au projet. Aucun représentant de TransCanada, le promoteur de l’oléoduc Énergie Est, n’était sur place. La Communauté métropolitaine de Montréal déposera son rapport en décembre à la suite des consultations publiques.

L’oléoduc Énergie Est de TransCanada

TransCanada prévoit le transport de 1,1 million de barils de pétrole par jour de l’Alberta jusqu’aux raffineries de l’Est du pays. Le tracé, qui n’est pas encore définitif, prévoit passer par les villes de Mascouche, Terrebonne et Blainville au nord de Montréal. L’oléoduc devrait être d’une longueur de 4600 kilomètres.