Un règlement municipal lui interdit d’ouvrir un salon de tatouage

le jeudi 20 octobre 2022

Julie Gervais avait trouvé un local dans l’arr. de Saint-Hubert pour son nouveau salon de tatouage. Elle était prête à signer le bail, mais juste avant, elle a décidé de contacter la Ville de Longueuil pour s’assurer que tout était conforme. Et c’est là que la surprise est venue : elle ne peut ouvrir son commerce car les salons de tatouage sont considérés comme des commerces de nuisance à Saint-Hubert.

L’artiste-tatoueuse travaillait précédemment à La Prairie, mais lorsque son salon a pris feu, elle s’est dit qu’elle pourrait ouvrir un nouveau commerce dans sa ville. Ayant déjà travaillé à Longueuil, elle était persuadée qu’il n’y aurait pas de problèmes.

Plus confuse que frustrée par la nouvelle, la femme de 30 ans estime que le tatouage n’a plus la connotation négative qu’il a pu avoir par le passé.

«Il y a un peu de déception, mais surtout de l’incompréhension, mentionne-t-elle. En 2022, une majorité de gens ont au moins un tatouage. On est rendu dans une ère où c’est normal, ce n’est pas juste pour les personnes marginales. Je suis vraiment étonnée de ça. Même l’employé de la Ville n’en revenait pas!»

Commerce de nuisance

La Ville de Longueuil confirme que les commerces de tatouages sont interdits dans l’arr. de Saint-Hubert. L’usage est classé comme un «commerce de divertissement à nuisance».

Ce type de commerce est interdit dans l’arrondissement «puisqu’il peut occasionner certaines nuisances, comme l’achalandage de personnes ou de véhicules, ce qui peut provoquer une perte de tranquillité pour les habitations environnantes, notamment», explique la Ville.

«Les tatouages, aujourd’hui, c’est pour monsieur et madame Tout-le-Monde.»

-Julie Gervais, artiste-tatoueuse

Les salons de tatouage sont classés comme tel depuis 2001, à l’époque où Saint-Hubert était une ville et non un arrondissement.

Uniformiser les règlements

Est-ce qu’une modification pourrait être apportée pour permettre l’usage?

«La Ville est actuellement en train de procéder à la refonte de ses règlements d’urbanisme afin d’uniformiser certains aspects entre tous les arrondissements du territoire. À cet effet, les différentes classes d’usages et le zonage pourraient être revus, le cas échéant», mentionne-t-elle, précisant en outre que la décision de modifier le zonage ou les usages relève du conseil d’arrondissement.

Dans un courriel envoyé à Julie Gervais, la Ville indique par ailleurs que le processus de refonte fait en sorte qu’elle ne peut modifier le règlement à l’heure actuelle.

L’artiste n’entend toutefois pas attendre un changement de zonage pour ouvrir son local.

«Je vais me tourner vers les villes qui le permettent», indique-t-elle.