Un résident de la région veut passer du fauteuil roulant au volant d’un camion-remorque

le mercredi 16 janvier 2019

Victime d’un accident qui l’a rendu paraplégique en 2012, Simon Desmeules ne se contente pas de son fauteuil roulant. Il vient de compléter une formation en vue de conduire des camions-remorques.
Le jeune homme de 29 ans se réjouit d’avoir obtenu sa formation d’apprenti classe 1 et a repris ses cours cet hiver pour obtenir son permis de conduite de classe 1 d’ici juin, à l’école du Centre de formation en transport routier (CFTR) à Saint-Jean-sur-Richelieu.
Sa persévérance lui a déjà permis de défoncer quelques portes vers son objectif de devenir camionneur. Avec la collaboration d’un ergothérapeute, il a contribué à l’élaboration d’un dispositif qui lui permet d’accéder à son siège de conducteur. Il a aussi convaincu le CFTR d’aller en appel d’offres pour adapter un de ses camions. Une transformation qui représente un coût de 15 000 $.
Mais comme c’est le cas dans toute forme d’innovation, le résident de Salaberry-de-Valleyfield d’origine doit se battre pour faire sa place dans le milieu. Par exemple, du côté de la Société de l’Assurance Automobile du Québec, on l’informe qu’il devra nécessairement exercer son métier avec un partenaire, une facette qui réduit du même coup ses chances de dénicher un emploi. Il est conscient de ses limites, mais ne souhaite pas nécessairement faire équipe avec «un préposé au bénéficiaire».
Simon Desmeules a d’ailleurs commencé diverses démarches pour se trouver un emploi de camionneur. Il a notamment mis en ligne une vidéo dans lequel il explique sa situation et qui a été visionnée par plus de 400 000 internautes.
Il sait aussi que l’entreprise de transport qui l’engagera devra considérer leur lien d’emploi comme un engagement à long terme, en tenant compte des exigences que cela implique.
Déjà, certaines entreprises ont accepté de le rencontrer et démontrent une certaine ouverture, même s’il demeure encore plusieurs points d’interrogation en suspens. «Je suis ouvert à discuter avec n’importe quel employeur», dit-il.
Accident de VTT
C’est un accident de véhicule tout terrain subi en 2012 dans la région de La Tuque qui a ainsi transformé la vie de Simon Desmeules.
«Je me promenais dans des sentiers en compagnie de ma copine et j’ai manqué une courbe en raison de la vitesse. J’ai été projeté dans le fossé et mon dos est allé s’affaisser sur un rocher», raconte-t-il.
Le jeune homme a passé une semaine aux soins intensifs et trois mois en réadaptation. De retour aux études en 2014, il a complété une Attestation d’études collégiales en Logistique du transport au Collège de Valleyfield.
Cependant, son objectif est de pouvoir conduire son propre camion sur de longues distances. La principale complication n’est toutefois pas son handicap, estime-t-il, mais les différentes embûches administratives qu’il doit confronter.