Un résident de Saint-Mathieu ramené à la vie par les pompiers

le dimanche 25 juin 2017

Les larmes montent aux yeux de Normand Duchesne quand il repense qu’il a frôlé la mort après avoir fait un arrêt cardiaque au volant de sa voiture, le 27 mai. Sans l’intervention de deux pompiers, le résident de Saint-Mathieu ne serait plus de ce monde. 

L’homme de 74 ans n’a gardé aucun souvenir de ce qui lui est arrivé. C’est sa conjointe, Louise Usereau, conseillère municipale, qui a retracé le fil des événements au Reflet. Le témoignage a eu lieu à la caserne de Saint-Philippe, le 16 juin. Le couple voulait remercier ses sauveurs, Éric Deneault et François Lamanque, du Service de sécurité incendie Saint-Philippe – Saint-Mathieu.

«Normand voulait acheter de la moulée pour ses animaux. Je lui ai proposé de l’accompagner. On venait à peine de faire une centaine de pieds en voiture qu’il a pointé de la main droite quelque chose dans l’auto en me disant c’est bizarre. Je lui ai demandé si ça allait bien. Puis, il a porté sa main vers son cœur et sa tête s’est renversée», relate sa compagne.

M. Duchesne a perdu conscience. Heureusement, l’auto circulait à basse vitesse. Mme Usereau a pris le volant et a immobilisé le véhicule. Elle a ensuite couru vers sa maison pour appeler les secours.

«Dans l’énervement, j’avais oublié qu’il avait un cellulaire dans une de ses poches, poursuit-elle. J’ai fait le 911 et j’ai sûrement dit des bêtises. On me disait de rester en ligne, mais je ne voulais pas le laisser tout seul dans la voiture.» 

Deux policiers sont arrivés rapidement sur les lieux. Ils ont sorti la victime du véhicule et lui ont donné de l’oxygène en plus de pratiquer sur lui la réanimation cardio-respiratoire (RCR). Puis, les deux pompiers, munis d’un défibrillateur, sont arrivés.

«J’ai appliqué les patchs sur la personne et la machine a procédé à l’analyse de son état en indiquant qu’elle avait besoin d’un choc. Par la suite, j’ai repris le relais pour le massage. Il a fallu un 2e choc avec la machine pour que son cœur reparte», explique Éric Deneault.

 

Convalescence

Normand Duchesne a été traité du 27 mai au 7 juin aux hôpitaux Anna-Laberge à Châteauguay et Pierre-Boucher à Longueuil. De longs moments d’angoisse pour sa conjointe.

«Normand a ouvert les yeux pour une première fois le 29 mai à Pierre-Boucher. On nous a dit que le cœur n’avait pas de dommages, mais qu’il était possible qu’il y en ait au cerveau. On avait la chienne. Je me voyais seule. Je lui ai dit alors qu’il était inconscient: « Tu reviens tel que tu étais avant ou tu ne reviens pas. On va être capable de continuer tout seul »», mentionne en pleurant Louise Usereau.

Après avoir retrouvé ses facultés physiques et mentales, Normand Duchesne a fait une rechute alors qu’il était toujours hospitalisé. Il était confus et, chose étrange, il se croyait en 1977.

«C’était pour moi une façon de rajeunir!» lance-t-il à la blague en écoutant sa conjointe.

Son état est revenu à la normale à la suite d’une sieste.  Le résident de Saint-Mathieu n’a conservé aucune séquelle. Il paraît que c’est une réaction normale.  

«C’est comme si on avait mis le bouton à reset», fait remarquer Louise Usereau.  

Le couple dit avoir été touché par les nombreux témoignages et encouragements sur les réseaux sociaux. Normand Duchesne a réalisé qu’il revenait de loin en voyant ses trois enfants qui n’arrêtaient pas de pleurer à son réveil.

 

Pas la première fois, mais…

En raison de leur profession, les deux pompiers Éric Deneault et François Lamanque sont habitués de porter secours aux gens. Sauf que cette fois-ci ils apprécient particulièrement le témoigne de gratitude du couple Duchesne-Usereau.

«C’est la première fois qu’on a la chance d’avoir un retour sur ce qu’on a fait. C’est très rare que les gens viennent nous remercier, c’est très apprécié», a mentionné M. Deneault.

Pour ce dernier, il s’agissait d’une deuxième réanimation cardio-respiratoire alors que pour M. Lamanque, c’était son baptême.

 

Une cicatrice en cause

Avant les événements du 27 mai, Normand Duchesne, a été victime d’un infarctus, le 13 mai. Conscient, il a prévenu sa femme qui a composé le 911. L’homme a été opéré au centre hospitalier Pierre-Boucher à Longueuil. Des stents, petits ressorts en métal, ont été placés dans ses artères. Selon Louise Usereau, c’est une cicatrice sur le cœur lors de la pose des stents qui est à l’origine de la seconde crise. Celle-ci aurait provoqué une défaillance dans les impulsions électriques du cœur. Depuis, M. Duchesne porte un stimulateur cardiaque.