Tout laisser tomber pour partir en mer avec son chat comme seul compagnon: c’est le défi que s’est lancé André Blair, de Sainte-Catherine. Cet ex-policier de la Sûreté du Québec, qui rêvait de ce projet depuis 40 ans, navigue présentement sur son voilier aux Bahamas, où il passera le temps des Fêtes.
M. Blair est parti du Delaware le 1er juin, après avoir travaillé près d’un an sur son voilier. Son trajet pour se rendre à destination a duré plusieurs semaines.
«Comparé à mon ancien métier, je vis une certaine évasion, plaide le navigateur de 54 ans. Je peux aller voir les beaux endroits dans le monde sans nécessairement devoir débarquer de mon bateau.»
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Le Let’s Sea. (Photo gracieuseté)
Malgré ce qu’on pourrait croire, le quinquagénaire ne fait pas que se reposer sur son embarcation. En fait, il manque même de temps pour ses occupations, puisqu’il doit constamment s’occuper de la maintenance de son voilier.
«Du moment qu’il manque quelque chose, c’est plus compliqué que d’être sur la terre ferme, explique-t-il. Aux Bahamas, ce n’est pas comme au Québec où tu as une épicerie ou un dépanneur à chaque coin de rue.»
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André Blair et son chat Rocky. (Photo gracieuseté)
Son compagnon félin est maintenant un habitué du monde marin, mais ça n’a pas été facile au début.
«Les premiers temps, quand on arrêtait dans les marinas, il partait rôder seul, indique-t-il. Parfois, ça m’arrivait d’attendre une journée supplémentaire pour qu’il revienne.»
Depuis, il a posé un collier GPS sur son chat afin de le retrouver si jamais il s’égare.
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André Blair et son chat Rocky. (Photo gracieuseté)
Chaîne vidéo
Celui qui a toujours aimé être sur l’eau a travaillé en construction sous-marine avant d’être policier. Il gère sa propre chaîne YouTube Le Projet Blair 2.0 et raconte ses aventures sous forme de capsules vidéo. Il a accès à Internet via le réseau Starlink de SpaceX.
«Plusieurs personnes m’ont écrit pour me dire que je les inspire et qu’ils me regardent chaque dimanche soir au moment où je sors mes capsules, se réjouit-il. Quand j’apprends quelque chose, je le partage. Un peu comme donner au suivant.»
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Le voilier Let’s Sea. (Photo gracieuseté)
Il essaie de prodiguer des conseils tout en partageant avec humour et humilité ses conseils et ses anecdotes.
«Je publie les bonnes vidéos comme les mauvaises, dit-il en riant. Si je me plante et je fais une erreur, je la publie quand même. Le créneau de mon YouTube, c’est que je partage tout.»
L’ancien policier consacre près de 15 heures par semaine à sa chaîne vidéo.
«Les succès de mes vidéos sont au-delà de mes espérances, raconte-t-il. De plus en plus de gens m’écrivent.»
Petit dans l’océan
Naviguer sur l’océan lui a amené une autre perspective de la vie.
«C’est émouvant, ça vient te chercher et c’est là que tu réalises à quel point tu es petit dans le monde, dit-il. Tu te sens fragile.»
Il ajoute qu’en bateau, il est tributaire de la météo. Il doit passer 30 minutes par jour à s’informer des prévisions.
«Tu es vulnérable sur l’eau, estime-t-il. Une heure de vent, de pluie et d’orages peut arriver très rapidement.»
Néanmoins, la communauté nautique est tissée serrée.
«Tout le monde s’entraide, précise-t-il. J’ai rencontré plein de gens, dont beaucoup de Québécois.»
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André Blair qui vit la belle vie. (Photo gracieuseté)
Prochaine escapade
André Blair n’a pas de date de retour. Selon ses dires, il est parti «entre six mois et 10 ans».
Concernant ses projets, il confie que la traversée de l’océan Atlantique est sur sa liste de souhaits.
«L’Italie et la Grèce me parlent beaucoup, explique-t-il. Ça prendrait trois semaines à peu près pour traverser l’océan. Tu dois le faire à un temps précis dans l’année.»
Du moins pour l’instant, il vit joyeusement son «thrill en solo».
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André Blair sur la plage. (Photo gracieuseté)
Long trajet
La distance entre le Delaware et les Bahamas est de 1 635 km, soit 883 milles marins. André Blair a dû passer par l’Intracoastal Waterway, un réseau de voies maritimes situé à l’intérieur des États-Unis qui s’étend jusqu’au golfe du Mexique. Il permet entre autres de naviguer sur l’eau sans subir les imprévus de l’océan.
