Un témoignage qui donne de l’espoir aux jeunes

le jeudi 27 octobre 2016

S’accepter et accepter les autres malgré la différence, c’est le message qu’a livré Jono Lancaster aux élèves de l’école alternative des Cheminots à Delson, le 26 octobre.

L’homme de 31 ans est atteint du syndrome de Treacher-Collins, une maladie congénitale qui affecte le développement des structures  faciales, entraînant une malformation du visage et des oreilles. Connu au Québec, Jérémy Gabriel est également atteint de cette maladie.

«Je suis ici pour que vous ne fassiez pas la même erreur que moi. Ça m’a pris 20 ans avant de m’accepter», a mentionné celui qui est originaire de l’Angleterre.

Il a livré une conférence d’une heure en anglais, traduite par une interprète afin que les enfants comprennent ses propos.

Son histoire

M. Lancaster a raconté aux élèves avoir eu une enfance et une adolescence difficiles parce qu’il n’acceptait pas son visage. Rejeté par ses parents biologiques, il a été adopté. Même si sa mère adoptive et son ami lui répétaient qu’il était un gars cool et que tout allait bien aller, il ne faisait que penser qu’ils n’avaient pas son visage et ne les croyait pas.

M. Lancaster a poursuivi en mentionnant que c’est son ami qui est à l’origine de son acceptation en l’encourageant à travailler dans un bar. La première journée, il est rentré vite chez lui, croyant que tout le monde le jugeait et riait de lui.

Un soir, un homme costaud qui abordait tatouages et piercings attendait pour commander. Tout de suite, le barman a pensé qu’il rirait de lui. Le client lui a plutôt demandé: «C’est quoi le problème avec ton visage?» et ne l’a pas jugé, raconte-t-il.

«Cette journée-là, j’avais présumé que l’homme allait rire de moi, mais je m’étais trompé. Combien de personnes ai-je présumé qu’ils riaient de moi, mais ce n’était pas le cas? Je me suis dit que les gens avaient autre chose à faire que de parler de moi», a raconté M. Lancaster.

Au même bar, il a rencontré sa première blonde. Une employée lui avait avoué qu’elle le trouvait beau et qu’elle aimait son visage. «Parce qu’elle m’a dit ces commentaires, j’ai commencé à me trouver beau», relate-t-il.

L’homme s’est ensuite accepté, a eu plus confiance en lui et a compris qu’il était important d’avoir une attitude positive. «Mon visage était le même qu’avant, mais mon attitude avait changé», soutient-il.

Aujourd’hui, il voyage à travers le monde pour rencontrer des personnes qui ont la même maladie que lui et offrir des conférences afin de démystifier la différence.

Des élèves touchés

Des élèves ont pris la parole à la fin de la rencontre afin de poser des questions à Jono Lancaster ou lui faire un commentaire. Plusieurs lui ont dit qu’ils le trouvaient beau.

«Il ne faut jamais abandonner même si on rencontre des difficultés et il faut continuer à vivre», a retenu Rocco, 10 ans.

«Il nous a donné des conseils généraux si on a un problème. Si je vois quelqu’un qui a un problème, je vais savoir plus comment l’aider», soutient Félix-Olivier, 11 ans.

Emeraude, 11 ans, estime que Jono Lancaster a eu beaucoup de courage de venir leur parler. Elle retient qu’il faut avoir confiance en soi et respecter les autres.

Jono Lancaster

L’homme est suivi par plus de 66 000 personnes sur sa page Facebook. Il a commencé une tournée au Québec, le 18 octobre. M. Lancaster a fait des conférences dans plusieurs écoles en plus de rencontrer des familles touchées par la même maladie que lui. Le 29 octobre, il a terminé son séjour en visitant l’Hôpital Sainte-Justine.