Un temps précieux pour les enfants, pas pour la bureaucratie

le jeudi 28 octobre 2021
Par redactionrf@gravitemedia.com Voir les autres articles

Madame, Monsieur,

 

Je suis PNR, ce qui veut dire « Personne non reconnue par le ministère de la Famille fournissant des services de garde éducatifs en milieu familial ».

Tous les jours, j’accueille chez moi 7 enfants de 7 familles (J’ai des enfants à temps partiel alors je n’en ai jamais plus que 6 par jour). J’ai aussi une longue liste d’attente pour des références et de la fratrie. Je permets à des parents d’aller travailler l’esprit en paix et je soutiens les enfants dans leur développement. Mon métier, je l’ai à cœur.

Le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, a déposé jeudi dernier son projet de loi no°1. Si celui-ci passe, tel qu’il est présentement écrit, je fermerai mon service de garde. Je suis pour le fait d’aller chercher un permis relevant directement du ministère de la Famille, mais contre l’accréditation par un bureau coordonnateur.

Les bureaux coordonnateurs ne sont pas tous gérés de la même manière alors cela nuit à l’uniformité du système. Certains sont plus strictes que d’autres ou n’appliquent pas les règlements de la même manière.

Nous sommes des PNR. Nous voulons pouvoir rester maître dans notre demeure. Nous voulons pouvoir continuer à nous occuper des enfants dans notre domicile en respectant la loi 143, en nous assurant que les enfants soient en sécurité et se développent convenablement en vue de leur entrée à la maternelle, en sachant que les parents vont travailler la tête tranquille parce qu’ils ont pu choisir leur service de garde en toute connaissance de cause.

Il y a plusieurs règlements concernant les infrastructures qui sont désuets, il y a une très grande quantité de paperasse souvent inutile à remplir. Nous voulons garder notre temps précieux pour les enfants et non pour de la bureaucratie.

Nous sommes des travailleurs autonomes et nous voulons le rester. Nous n’avons rien contre l’obligation de devoir avoir un permis pour avoir un service de garde dans notre maison, mais nous voudrions que ce soit le ministère qui nous le remette afin qu’il n’y ait pas d’intermédiaire entre nous. Nous avons des milieux familiaux et nous voulons que cela reste dans le type « maison » afin que les enfants que l’on reçoit se sentent chez eux.

Nous sommes plusieurs centaines qui décideront de fermer si le projet de loi passe, ce qui veut dire que des milliers d’enfants n’auront plus de service de garde. Le Québec est déjà en grande pénurie.

Je vous lance un cri du cœur. Nous devons être entendues.

 

Joëlle Gravel, responsable d’une garderie en milieu familial privé à Châteauguay