Une biologiste du Biodôme de Montréal sonne l’alarme sur le plastique

le vendredi 11 novembre 2016

Lors de ses derniers périples de plongée sous-marin, Evelyne Daigle a constaté qu’il y avait plus de plastique que de poissons sous l’eau.

D’après les statistiques présentées par Mme Daigle, environ 8% de la production de pétrole sert à la fabrication de plastique. Pour la biologiste, il existe des façons pour les entreprises de réduire leur utilisation du plastique, notamment en changeant les emballages de leurs produits.

«Il y a plusieurs avantages à choisir le plastique, notamment sa légèreté. Mais pour l’environnement, c’est un cauchemar», a-t-elle affirmé lors d’une conférence sur le sujet à l’Association des retraités de l’enseignement Des Prairies – Brossard (AREQ), mercredi, à Candiac.  celle qui fait remarquer que le plastique prend du temps avant de se décomposer.

Lorsqu’il n’est pas recyclé, la matière peut se retrouver dans les cours d’eau sous différentes formes. Au cours des dernières années, les scientifiques ont remarqué la présence de microbilles de plastique provenant de produits comme le dentifrice, le shampooing, la crème à raser et le maquillage.

«Ce genre de microbilles peut ressembler à du plancton ou à des œufs pour les poissons», explique-t-elle.

Les entreprises Colgate, Unilever, Palmolive, L’Oréal et Johnson & Johnson auraient d’ailleurs fait savoir qu’elles s’engageaient à retirer les microbilles de plastique de leurs produits, a annoncé la biologiste.  

Mme Daigle cible certains objets qui provoquent des effets néfastes sur la faune marine. La liste est longue. Les bouteilles d’eau en plastique en font partie.  

«Les Québécois consomment un milliard de bouteilles d’eau par année, explique-t-elle. La moitié d’entre elles se retrouve dans la mer.»

«Un oiseau peut plonger dans l’eau et prendre un bouchon en plastique dans son bec, puis le donner à ses petits pour les nourrir, ajoute-t-elle. Les bouchons sont attrayants avec leurs couleurs et leurs formes.»

Les fibres d’acrylique, de nylon et de polyester attirent également les poissons. Les sacs de plastique, qui seront bientôt interdits dans la région de Montréal, sont avalés par les tortues, puisqu’ils ont la forme des méduses.

En expédition avec Jean Lemire sur le Sedna IV pour la mission 1000 jours pour la planète en 2012, Mme Daigle a aussi constaté que de nombreux fragments de plastique se sont retrouvés dans les estomacs d’oiseaux morts.  

Éliminer la source

Pour la biologiste, la science et l’éducation sont les outils les plus efficaces pour faire face à ce fléau.

«La solution est d’éliminer le plastique à la source, indique-t-elle. Il y a une période d’utilisation à ne plus utiliser de sacs de plastique par exemple, mais ça en vaut la peine.»

 

Conseils pour réduire sa consommation de plastique

-Favoriser l’achat de produits en vrac ou peu emballés en magasin;

-Emprunter ou louer un outil ou un appareil qu’on n’utilise qu’une seule fois;

-Choisir des produits durables à utilisations multiples comme les rasoirs, ustensiles, la vaisselle et les sacs réutilisables plutôt que ceux à usage unique;

-Rapporter les canettes et les bouteilles à la consigne.

Source: Recyc-Québec

 

450 ans

Un gobelet à café en plastique prend environ 450 ans avant de se décomposer. Un ballon recouvert d’aluminium ne se décomposera jamais.

8 millions

Environ 8 millions de tonnes métriques de déchets en plastique se retrouvent dans l’océan chaque année. 

30%

Environ 30% des Québécois ne recyclent pas du tout.