Une boîte à outils pour démystifier le TDAH chez l’ado

le vendredi 22 février 2019

L’adolescence demeure une période intense dans la vie d’un individu, d’autant plus si elle s’accompagne d’un Trouble du Déficit de l’Attention. Une drôle de combinaison à laquelle les auteurs Christiane Sylvestre et Ariane Hébert ont voulu apporter des pistes de solution.
Respectivement psychopédagogue et psychologue, les deux femmes ont co-écrit un ouvrage de 224 pages, TDA/H chez les ados – La boîte à outils, publié aux Éditions de Mortagne.
« On a travaillé à combiner les notions qu’on avait sur ces deux sujets afin de départager ce qui découle du TDA/H et ce qui relève de l’adolescence», explique Christine Sylvestre, elle-même atteinte d’un TDA/H, tout comme son conjoint et leurs deux fils.
Facile à lire, l’ouvrage aborde différentes stratégies et techniques pour mieux gérer le TDA/H, l’implication des parents, la communication au sein de la famille, la gestion des émotions, ou encore le travail d’équipe entre le parent et les enseignants de l’école secondaire.
« On est allé en détails pour faire comprendre l’impact du TDA/H dans tout ce qui est typique de l’adolescence, dans les habitudes de vie, l’image de soi, l’anxiété. C’est présenté visuellement afin rendre cela accessible, en intégrant des vignettes, des petites histoires, des exemples de conversation parent-ado, ou des mises en situation vécue à la maison ou à l’école», mentionne Mme Sylvestre, qui a aussi écrit le livre Les hauts et les bas d’une famille TDAH en 2014.
Notons que le livre TDA/H chez les ados – La boîte à outils s’inscrit dans une série de livres sur le TDA/H écrits par sa vis-à-vis, Ariane Hébert.
Médication et récréation
La question de la sur-médication au Ritalin des enfants atteints de TDA/H a suscité une levée de boucliers récemment. Christiane Sylvestre n’est pas contre la médication, mais estime qu’elle doit être prescrite sur la base d’une bonne évaluation et être accompagnée d’un suivi et de ressources auprès des familles.
«Tout cela était inscrit dans la vaste enquête menée sur cette question en 2000 et qui devait être suivie d’un plan d’action. Le problème c’est qu’on n’a pas les ressources pour soutenir les jeunes et leur famille.»
La psychopédagogue salue néanmoins la volonté du gouvernement caquiste d’instaurer plus de temps de récréation pour les élèves. «Ça ne va pas enrayer les problèmes de TDA/H, mais à tout le moins en diminuer l’intensité et favoriser la concentration…le problème avec les enfants TDA/H, c’est l’inadéquation entre ce qu’ils sont et les attentes qu’entretient leur entourage.»