Une pâtissière de La Prairie fait du pain et des desserts autrement

le vendredi 18 janvier 2019

Line Renaud est propriétaire de la boulangerie sans gluten Roseline à La Prairie depuis près de 4 ans. Même si les étoiles semblent s’être alignées pour elle, la pâtissière a eu un parcours rempli de défis.
Après avoir passé la majeure partie de sa vie à travailler dans une banque, au service à la clientèle notamment, Mme Renaud a perdu son emploi à l’âge de 53 ans. La suite a été difficile professionnellement pour la résidente de Candiac, qui n’arrivait pas à être embauchée ailleurs.
Elle s’est donc inscrite à un cours de pâtisserie, à la suggestion de sa fille, qui l’a soutenue et qui travaille encore avec elle.
Tous les produits vendus à la boulangerie Roseline ne contiennent aucun gluten. Photo: Le Reflet – Denis Germain
«La cuisine a toujours été en moi. Mes parents avaient un restaurant de cuisine française», dit Mme Renaud.
Déjà à ce moment – il y a environ 5 ans –, elle s’intéressait aux recettes sans gluten pour des raisons de santé.
«J’ai reçu un diagnostic de fibromyalgie et beaucoup me parlaient de la guérison par l’alimentation», explique-t-elle.
Au départ, elle admet que ses plats sans gluten «n’étaient pas mangeables»! Elle a dû faire beaucoup de tests. La recette de son pain, entre autres, continue d’évoluer.
Les pâtissières chez Roseline créent et perfectionnent leurs recettes au quotidien. Photo: Le Reflet – Denis Germain
Affaires
L’idée d’ouvrir une pâtisserie santé faisait son chemin dans l’esprit de Mme Renaud. C’est lorsqu’on lui a proposé une formation sur le démarrage d’entreprise que tout s’est mis en branle. Comme elle avait de l’expérience en gestion et en tenue de livres, elle avait confiance. Cependant, elle n’avait «pas une cenne».
Après s’être acharnée et avoir multiplié les demandes de prêts et de subventions, elle a obtenu du soutien monétaire pour monter un plan d’affaires. Puis, une amie qui croyait en elle lui a fourni un montant d’argent pour démarrer son entreprise.
«On avait des électros de maison qui brisaient sans cesse et de l’équipement usagé qu’il a fallu nettoyer, du mélangeur aux plaques à cuisson», se souvient-elle.
Déménagement
Le 5 décembre, Mme Renaud s’est installée dans un nouveau local sur le boulevard Champs-Fleuri, à La Prairie. Elle se trouvait sur le chemin Saint-Jean auparavant. Son commerce est devenu la boulangerie Roseline.
«Le nom qu’on a eu les premières années, La glutinière, était un mélange entre gluten et pâtissière. Ça ne fonctionnait pas. C’était la première chose à changer pour notre nouvelle image», dit-elle.
Roseline rassemble le prénom de la pâtissière et celui de sa mère. Mme Renaud est fière de constater que son travail acharné porte fruit.
En 2016, la pâtisserie a enregistré 17$ de vente lors d’une journée au retour des Fêtes. Pour la même journée cette année, elle a vendu pour 825$. Le nombre d’employés à temps plein a aussi doublé depuis l’ouverture.
«Ce que je veux que les gens comprennent, c’est qu’il y a d’autres façons de manger du pain. Des façons plus saines.»
-Line Renaud
Mythe
Le plus gros défi qu’affronte Mme Renaud au quotidien est la réticence des gens à manger santé et à acheter directement à la boulangerie, parce que c’est plus cher. C’est un mythe selon elle.
Pour comparer, elle explique qu’un pain sans gluten de 340 g vendu en épicerie se vend 6$ à 7$, le pain de 800 g qu’elle vend coûte 10$.