Une deuxième chance pour des chiens destinés à être mangés en Corée

le jeudi 17 février 2022

La SPCA Roussillon a récemment accueilli 5 chiens qui vivaient dans des conditions atroces sur des fermes d’élevage de viande canine en Corée du Sud, afin de leur offrir… un avenir.

Le refuge situé à Delson est un partenaire de Humane Society international (HSI), qui milite pour la transformation de ces fermes depuis plus de 5 ans. Depuis le lancement d’un programme en ce sens, HSI a fermé une vingtaine de fermes et sauvé des caniches, des beagles, des huskies, des golden retrievers et autres races qui étaient destinés à l’abattoir.

Cette fois, il est intervenu il y a quelques semaines sur une ferme canine de l’île de Jindo pour y récupérer 110 bêtes. La plupart sont des Jindos, la race canine nationale de la Corée du Sud.

«Ils ont été retrouvés confinés dans de minuscules cages grillagées et délabrées, vivant dans d’atroces conditions, rapporte HSI. Nombre d’entre eux étaient forcés d’assister au massacre brutal de leurs compagnons de cage. Les conditions de cet élevage étaient si mauvaises que des voisins se sont plaints d’entendre les cris de terreur des chiens.»

«Un grand nombre de colliers a été retrouvé dans la zone centrale de mise à mort où les chiens étaient tués par électrocution et découpés pour récupérer leur viande, sous le regard terrifié de leurs compagnons de cage», dévoile HSI.

Les autorités locales ont ordonné la fermeture de la ferme pour avoir enfreint la loi sur la protection des animaux, précise l’organisme qui a pour mission de tenter de sensibiliser les éleveurs à trouver des alternatives plus éthiques ou à se recycler.

HSI/Canada a fourni aux bêtes des soins vétérinaires et de réadaptation avant de les confier à des refuges partenaires au Canada et aux États-Unis, dont la SPCA Roussillon.

Familles expérimentées recherchées

Ainsi, la SPCA Roussillon a accueilli Bruno, Soobak et compagnie, le 8 février. Ces animaux sont mis en adoption au même titre que les autres animaux que le refuge accueille en provenance des municipalités qu’elle dessert.

«Ce sont des chiens très sensibles qui doivent tout apprendre, car la majorité n’ont jamais connu la vraie vie, explique Catherine S. Poirier, graphiste, photographe et créatrice de contenu à la SPCA Roussillon. Au refuge, l’équipe travaille fort pour leur donner confiance, pas seulement en l’humain, mais également en eux-mêmes. Certains s’adaptent vite, mais d’autres ont besoin de plus de temps, d’amour et de douceur.»

La SPCA recherche donc des familles expérimentées avec les chiens, qui ont aussi une cour et une maison adaptée.

«Plusieurs de ces chiens ont tendance à fuguer par nervosité.»

-Catherine S. Poirierr

La SPCA Roussillon n’en est pas à sa première ni dernière mission humanitaire en collaboration avec des organismes tels que HSI. Par le passé, elle a reçu des chiens qui provenaient de communautés du Grand Nord.

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Soobak est considéré un chien très actif. (Photo: Gracieuseté – SPCA Roussillon, Catherine S. Poirier)

Un commerce contesté

«Jusqu’à 2 millions de chiens par an sont élevés dans des milliers de fermes de viande canine en Corée du Sud», dévoile Humane Society international (HSI).

L’organisme ajoute que «la consommation de viande canine est en plein déclin en Corée du Sud. Néanmoins, cette pratique demeure populaire pendant les jours de Bok, en juillet et août, en raison de ses propriétés considérées curatives pendant les mois chauds et humides d’été».

Afin de lutter contre ces atrocités, les autorités ont mis sur pied un groupe de travail pour plancher sur une éventuelle interdiction de l’élevage canin à des fins de consommation.

HSI a sauvé plus de 2 000 chiens de l’industrie de viande canine en Corée du Sud.