Une enfant d’un camp de la région introuvable pendant deux heures

le vendredi 16 juillet 2021

Des parents de Châteauguay ont vécu des heures d’angoisse lors de la première journée de camp de jour de leur fillette de 7 ans, le lundi 12 juillet. Leur enfant ne s’est pas rendue au point de rencontre à vélo du camp en fin de journée et les moniteurs d’Activ’été n’étaient pas en mesure de la localiser.

Le camp de jour Activ’été offert par la Ville de Châteauguay propose un concept unique : des trajets quotidiens via des lignes de vélo. Matin et soir, des circuits sont prévus dans la ville pour permettre aux enfants de se rendre, sur deux roues, au camp de jour ou à la maison. Des moniteurs assistent les enfants tout au long du trajet.

En fin d’après-midi, le papa s’est rendu au point de rendez-vous prévu pour récupérer sa fille. Or lorsque le groupe est arrivé à l’intersection en question, sa fille n’y figurait pas. Croyant qu’elle avait peut-être emprunté une autre rue, il a fait un petit tour dans le secteur. Toujours sans signe de sa fille, le père a rattrapé le groupe de cyclistes qu’il avait croisé plus tôt.  

«Quand j’ai demandé à la monitrice où était ma fille, elle s’est retournée vers les enfants pour demander s’ils savaient où elle était. Ce n’est pas aux enfants d’avoir cette information», déplore le Châteauguois.

On lui a répondu qu’elle était «sûrement» à l’école Marguerite-Bourgeois où se trouve le camp de jour.

Inquiet, le papa s’y est rendu. Sa fille n’y était pas. On lui a alors confirmé que celle-ci avait pris la mauvaise route, qu’elle était en sécurité et qu’elle se dirigeait vers le service de garde situé à l’école primaire Notre-Dame-de-L’Assomption, bien qu’elle n’y soit pas inscrite.

Rendu au service de garde, le père a vu un groupe arriver, mais sa fille n’en faisait pas partie. «On me dit que d’autres groupes s’en venaient. J’avais donc encore espoir qu’elle arriverait», raconte-t-il.

Peu après, un autre responsable lui a fait savoir qu’aucun autre groupe n’était attendu.

«C’était le pire moment de ma vie, avoue-t-il. J’ai commencé à paniquer. On m’a dit qu’elle était peut-être dans le gymnase, mais moi je leur ai répondu: Mais son vélo n’est même pas là!»

Appel à la police

Le père de famille a alors contacté la police. Il était 17 h, soit 1 h 15 après la fin de la journée au camp de jour. Pendant que la maman était avec la police qui, elle, faisait des vérifications et interrogeait des gens sur place, le papa a décidé de retourner à la maison au cas où sa fille aurait eu le réflexe de rentrer chez elle par ses propres moyens. Heureusement, celle-ci avait effectivement regagné son domicile.

«Elle pleurait et me disait : tu m’as laissée tomber!, raconte le papa. Elle ne pouvait pas savoir tout ce qu’on a fait pendant ce temps dans l’espoir de la retrouver», confie-t-il.

Sa fille lui a raconté qu’elle avait été dirigée vers la mauvaise ligne de vélo. Lorsqu’elle s’en est rendu compte, elle a avisé le moniteur. Il lui aurait répondu qu’elle pouvait s’en aller chez elle. Or, elle se trouvait dans le secteur du parc Marcel-Seers, soit à une distance de 1,7 kilomètre de sa maison.

«Dans toute cette histoire, ma fille c’est mon héroïne. Elle a fait ça comme une grande. Je suis fier d’elle», témoigne le Châteauguois.

En contrepartie, il déplore la façon dont le camp a géré la situation.

 «J’avais l’impression qu’ils avaient perdu un vélo. Pas un enfant. Tout le monde se pitchait la balle. Personne ne savait où elle était.»

Il souhaite que sa mésaventure sensibilise les moniteurs du camp à la responsabilité qu’ils ont d’assurer la sécurité des enfants. La famille a été bouleversée par cet incident et espère que ça ne se reproduira plus jamais.

Enquête interne en cours

Questionnée à ce sujet, la Ville de Châteauguay a indiqué qu’elle ne pouvait pas donner des détails précis concernant cet événement, puisqu’une enquête interne était en cours. La Police de Châteauguay confirme également avoir communiqué avec une responsable du camp de jour «afin qu’une telle situation ne se reproduise plus».

«Les procédures et mesures de sécurité sur nos lignes de vélo sont très strictes. Suivant le même principe qu’un trajet d’autobus, des centaines d’enfants se déplacent matin et soir dans les rues pour se rendre à leur secteur ou retourner à la maison, en suivant un trajet préétabli dirigé par un animateur formé», explique Stéphanie Gosselin, directrice des communications à la Ville de Châteauguay.

Ce concept de transport actif existe depuis une trentaine d’années dans la municipalité. Les animateurs reçoivent une quarantaine d’heures de formation pour leur travail pendant l’été et un atelier spécial est dédié aux déplacements, qui inclut des pratiques sur le terrain, précise Mme Gosselin.

«En matière de transport actif, nous ne sommes cependant pas à l’abri d’erreur humaine. Lorsque des ajustements s’avèrent nécessaires, les équipes mettent toujours en place les mesures appropriées», mentionne la directrice des communications.

Le transport en vélo n’est pas obligatoire, souligne-t-elle. Les parents peuvent transporter leur enfant directement au camp.

500 participants à vélo

Selon les données de la Ville, sur 800 enfants inscrits à Activ’été, 500 utilisent le service à vélo, ce qui représente 1 500 situations de transport par jour.