Une Montérégienne au secours de l’hirondelle noire

le mercredi 22 septembre 2021

Louise Therrien, une résidente de Beauharnois, s’intéresse à l’hirondelle noire depuis le milieu des années 2000. Elle se porte au secours de cet oiseau, une espèce menacée, d’abord pour son rôle au jardin, mais aussi pour la joie qu’il lui procure au quotidien.

«Cet oiseau met de la gaieté dans nos journées. Il élimine beaucoup d’insectes autour du domicile et son chant extraordinaire nous réveille chaque matin», confie-t-elle.

Mme Therrien attribue la baisse de la population de l’hirondelle noire à la rareté des insectes dont elle se nourrit. Elle héberge l’oiseau sur son terrain, sur la rive du lac Saint-Louis, chaque printemps depuis 2016. Cette année, elle a accueilli 21 couples d’hirondelles dans trois des quatre nichoirs en place.

«J’ai construit moi-même mon premier condo qui n’a pas plu aux hirondelles, se souvient-elle. Cinq ans plus tard, M. Claude Laplante de Beauharnois nous est venu en aide. Il nous en a fabriqué un comme le sien.»

Mme Therrien a ajouté également un mât de courges à ses installations. L’abri rappelle le nichoir de l’hirondelle noire au Brésil, précise-t-elle.

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Louise Therrien dispose de quatre nichoirs et un mât à courges. (Photo: Gracieuseté – Pierre Masse)

Une colonie sous la loupe de l’Université McGill

Cet été, Mme Therrien a ouvert les portes de sa colonie à Kristen Lalla, une étudiante à la maitrise en biologie de la faune de l’Université McGill à Montréal. Du début juin à la fin juillet, période de nidification et des naissances, Mme Lalla s’est rendue chez Mme Therrien à raison de deux fois par semaine pour étudier les sites d’approvisionnement et le type d’alimentation de l’hirondelle noire. Pour ce faire, elle a capté les allées et venues des hirondelles à l’aide de petits GPS. L’appareil, apposé au dos de l’oiseau, enregistre des données toutes les 10 minutes. Et pour l’alimentation, l’étudiante y est allée du prélèvement d’échantillons fécaux.

Quelles découvertes Kristen Lalla a-t-elle réalisées sur la colonie de Louise Therrien? D’abord, les hirondelles noires se nourrissent d’insectes comme la libellule, mentionne l’étudiante. Puis, elles franchissent une courte distance pour s’alimenter, exception faite de quelques couples.

«Il y a quelques oiseaux qui dorment aux îles de la Paix (à la hauteur de Beauharnois et Léry), plutôt que dans le nichoir», indique-t-elle.

Kristen Lalla a commencé sa maîtrise à l’automne 2019. Outre le site de Louise Therrien, elle a aussi étudié l’hirondelle noire à l’île Saint-Bernard à Châteauguay.

Cet automne, l’heure sera au nettoyage et à la désinfection des condos pour Mme Therrien. La résidente de Beauharnois se dit attristée du rassemblement des hirondelles en vue de leur départ vers le Sud, les 11 et 12 août dernier, et rêve déjà de leur retour au printemps 2022.

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Les sites d’approvisionnement ont été identifiés à l’aide de petits GPS installés sur le dos de l’oiseau. L’étudiante Kristen Lalla a également bagué certains sujets afin de leur donner un identifiant unique à vie. (Photo:Gracieuseté – Pierre Masse)