Au début de septembre, le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Ouest (CISSSMO) a sollicité les enseignants du secteur de la santé du Centre de formation professionnelle (CFP) des Moissons-et-Pointe-du-Lac pour venir prêter main-forte aux équipes de soins à bout de souffle dans les hôpitaux de Châteauguay et Valleyfield. Le salaire offert est de 67,83 $ de l’heure, ce qui crée de la frustration chez les employés réguliers dont le taux horaire est nettement plus bas.
Selon les informations de Mélanie Gignac, présidente du syndicat de la Fédération des infirmières du Québec pour le CISSSMO, le taux horaire d’une infirmière ayant un DEC plafonne à 39$ de l’heure alors qu’une infirmière clinicienne pourra recevoir au maximum 45,22$ de l’heure. «C’est une belle façon de remercier le personnel qui reste», ironise-t-elle.
Dans une lettre envoyée aux membres de l’équipe du secteur de la santé au CFP des Moissons-et-Pointe-du-lac, dont Le Soleil de Châteauguay a obtenu copie, le CISSMO indique qu’il « tente de rendre attirantes les conditions pour les enseignants intéressés sachant que ce travail serait bien sû effectué au-delà de vos fonctions d’enseignement». Il ajoute que la bonification salariale a été établie en tenant compte du «caractère urgent et temporaire de cette demande».
Un employé du CISSSMO ayant été mis au courant de cette lettre déplorait que l’employeur offre de telles primes aux enseignants alors que des employés réguliers aimeraient être payé en temps double lors du temps supplémentaire obligatoire, ce qui est présentement refusé. Le temps supplémentaire obligatoire est rémunéré à temps et demi.
Les employés reçoivent des primes pour les quarts de travail de soir, de nuit et pour ce qu’on appelle les soins critiques (urgence). L’offre aux enseignants prévoit une prime de soir de 4 %, de nuit de 11 % et une prime supplémentaire de 4 % pour les heures travaillées pendant la fin de semaine.
Balises salariales du gouvernement
Interrogé à ce sujet, le CISSSMO a indiqué au Soleil de Châteauguay que les conditions salariales étaient déterminées dans des conventions collectives signées avec le gouvernement du Québec et qu’il n’a pas de marge de manœuvre au niveau local. Celles des infirmières relèvent du ministère de la Santé, tandis que celles des enseignants sont assujetties à celles du ministère de l’Éducation.
«Le taux offert aux enseignantes correspond à leur échelle salariale à taux et demi, car le travail qu’elles feront au CISSSMO sera en surplus de leur semaine régulière de travail au sein de leur établissement scolaire», explique Jade St-Jean, porte-parole au CISSSMO.
«Les enseignants qui accepteraient d’aller prêter main-forte seraient libres de donner la disponibilité de leur choix. Aucun minimum de quart de travail n’est requis», a indiqué le directeur des communications du Centre de services scolaire de la Vallée-des-Tisserands Luc Langevin.
Il n’a pas été possible de savoir si des enseignants ont accepté l’offre jusqu’à maintenant.
Rappelons que le gouvernement du Québec a annoncé le 23 septembre différents bonis allant de 12 000$ à 15 000$ qui seront mis en place pour inciter le personnel infirmier à venir travailler dans le réseau public de la santé.
