La patineuse Sarah Chaibi s’épanouit plus que jamais dans son sport. Elle s’apprête à s’envoler vers l’Autriche le 13 mars, où elle prendra part aux Mondiaux de patinage artistique synchronisé.
Elle a remporté son billet pour la compétition avec son équipe des Suprêmes juniors, qui s’est classée première au Championnat canadien de patinage synchronisé, en février. La formation de Saint-Léonard comptant 18 patineuses s’est mesurée à sept autres équipes lors de la compétition qui a eu lieu à Calgary.
«Je suis vraiment contente parce que ça faisait un an et demi que nous n’avions pas compétitionné. Ç’a fait du bien et c’était une belle expérience», exprime l’athlète de Delson.
L’adolescente de 15 ans ajoute que cette première place est le résultat de beaucoup de travail, «qui en a valu la peine et qui a finalement pu être montré».
Quant aux Mondiaux qui arrivent, il s’agira de sa première compétition à ce niveau et d’un premier «gros voyage».
L’athlète soutient qu’elle est bien préparée.
«J’ai hâte. On refait les mêmes programmes court et long. On fera deux performances. Ça me stress un peu, mais je pense surtout à m’amuser avec mon équipe et à avoir de bons résultats. Je sais qu’on est capable», partage Sarah Chaibi.
«Mon plus grand rêve, mon plus grand but, c’est de performer aux Jeux olympiques. Je vais continuer de travailler fort pour y arriver.»
-Sarah Chaibi
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L’équipe des Suprêmes juniors médaillée d’or. (Photo gracieuseté)
Deux disciplines, un butr
L’athlète patine de façon compétitive en solo et en équipe. Elle explique qu’elle est autant passionnée par les deux disciplines.
Néanmoins, «en patinage synchronisé, c’est moins stressant. Comme je suis avec d’autres patineuses, je me sens plus confiante avant d’embarquer sur la glace», confie-t-elle. Seule ou en équipe, Sarah Chaibi rêve d’aller aux Jeux olympiques. Toutefois, le patinage synchronisé n’y est pas pour le moment.
«J’espère vraiment qu’il le sera un jour. Plusieurs [organisations] y travaillent depuis quelques années. J’aimerais aussi performer dans cette discipline, c’est certain», exprime-t-elle.
Au sujet des derniers Jeux à Pékin et de la situation vécue par la patineuse russe Kamila Valieva, positive à un test antidopage, Sarah Chaibi et sa mère Wafaa Arid, qui est également présidente de Patinage Candiac, ont une opinion claire.
«Nous sommes contre toute forme de dénaturalisation du sport, dit Mme Arid. Les performances doivent être réalisées dans un cadre purement sportif loin de toute influence qui va à l’encontre de la santé de l’athlète et du fair play au niveau compétitif.»
Rêve familial
La mère de l’athlète souligne la persévérance de sa fille, maintenant au niveau triple or. Pour s’y rendre, elle a réussi une série de tests et elle travaille à atteindre le quadruple or cette année.
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Ses parents la soutiennent fièrement pour qu’elle continue de s’accomplir, non sans sacrifices.
«Le patinage synchronisé nous coûte environ 16 000$ par année, puis le patinage artistique solo autour de 20 000$. Mon mari et moi, on s’investit énormément pour que Sarah réalise son rêve et réussisse», fait part Mme Arid.
Celle-ci raconte que sa fille a commencé le patinage à 7 ans, simplement pour s’initier. Sa mère, originaire du Maroc, tenait à ce qu’elle puisse pratiquer ce sport populaire avec des enfants de son âge.
«D’où je viens, il n’y a pas de glace, partage-t-elle. Moi, je regardais le patinage à la télévision quand j’étais jeune et j’adorais ça. C’était un rêve de voir un jour l’un de mes enfants performer dans ce sport. C’est incroyable.»
Le parcours de la jeune patineuse n’a cependant pas été facile.
«Elle tombait toujours aux côtés de patineuses de 3 ou 4 ans et pouvait à peine se tenir debout. Elle était découragée et trouvait cela très difficile. On l’a encouragée à au moins finir une saison», se souvient-elle.
Par la suite, Sarah Chaibi a vu une amie faire des pirouettes en patin. Impressionnée, elle a voulu en faire autant et a décidé de continuer ce sport. Elle a persévéré et a atteint son objectif.
«Rapidement, elle a monté de niveau, a remporté des compétitions et cela l’a vraiment encouragée. On est tellement fiers d’elle», raconte sa mère, qui est maintenant impliquée dans l’organisme Patinage Candiac afin de soutenir d’autres patineurs de la région.
Aujourd’hui, Sarah Chaibi accomplit ses doubles sauts et s’entraîne pour atterrir les triples.
Discipline
L’horaire de Sarah Chaibi est bien rempli. Elle fait partie du programme sport-études à l’École de patinage artistique de Julie Marcotte à Sainte-Julie, en patinage simple individuelle. Elle étudie donc en avant-midi, puis patine jusqu’à 16h10.
L’athlète s’entraîne également quatre fois par semaine en soirée et la fin de semaine avec son équipe de patinage synchronisé sur la glace et hors glace.
Elle enseigne aussi son sport à Candiac. Sa mère détaille que plusieurs soirs par semaine, elle arrive à la maison vers 23h, mais qu’elle a toujours l’énergie et la motivation de se lever chaque matin pour patiner, 7 jours par semaine.