Une perte de renfort décriée par la table locale de médecine générale

le mercredi 11 janvier 2017

Dans le cadre de l’attribution de postes de médecine de famille pour notre région, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) avait initialement calculé que 13 nouveaux médecins de famille devaient établir leur pratique au sein de nos cliniques et de l’Hôpital Anna-Laberge pour l’année 2017.

Or, nous apprenions à la toute fin du processus de candidatures qu’un poste de nouveau médecin nous était retiré sans aucune justification au préalable. En plus d’être farouchement opposée à ce retrait indu, la table locale de médecine générale apprenait avec stupéfaction que la perte de ce poste était la résultante d’un transfert vers le secteur du député de La Pinière et ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, à la suite de pressions locales. Or, ce secteur est beaucoup moins touché par une pénurie de médecins de famille.

D’autres régions de la Montérégie en sous-effectifs se sont également vues être amputées d’un candidat. La raison finalement évoquée par le bureau du ministre était de favoriser une future super-clinique. En fin de compte, il appert que cette clinique ne recevra qu’un seul candidat supplémentaire.

Nous dénonçons cette ingérence et improvisation de dernière minute dans le processus objectif qui avait lieu sur le terrain en toute collaboration avec le MSSS afin d’identifier les besoins réels de la population.

Il faut rappeler que c’est le MSSS, avec l’appui des principaux acteurs sur le terrain, qui attribue le nombre de postes de nouveaux médecins pour chaque région, et c’est le ministre de la Santé qui donne son approbation finale. Ce même MSSS a calculé que nous connaissions un déficit de près de 37 médecins de famille pour couvrir les besoins criants de la population, alors qu’il est de cinq médecins de famille pour la région qui a bénéficié du transfert. Effectivement, seuls 73,6% (CONSOM 2013) des besoins attendus en termes de services médicaux de la région sont couverts, alors qu’ils sont de 101,8% pour le secteur de M. Barrette.

De plus, notre territoire étant déjà en sous-effectifs, nous avons vécu 10 départs à la retraite dans la dernière année, ce qui augmente encore plus le nombre de patients sans médecin de famille. Étant donné la volonté commune des médecins et du gouvernement d’améliorer la prise en charge et l’accès aux services de la population, nous nous expliquons mal cette manœuvre de transfert unilatérale.

Les médecins de famille de la région ont à cœur la prise en charge adéquate de leur communauté. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de faire une tournée des élus afin de dénoncer la situation et réclamer le renfort nécessaire pour rencontrer notre objectif ultime, soit de soigner nos patients.

Dr Félix Le-Phat-Ho,

responsable de la table locale de médecine générale, RLS Jardins-Roussillon