Les préposés au péage de l’autoroute 30 ont entrepris vendredi dès 9 h une première journée de grève, à la suite du mandat voté unanimement deux jours plus tôt.
« Nous sommes très déçus de voir que l’employeur a décidé de ne pas négocier hier, alors qu’il avait la possibilité de dénouer la situation et d’éviter le conflit », a souligné le président du syndicat CSN, Alain Courtemanche.
Malgré tout, la direction de l’entreprise A30 Express a précisé que le poste de péage demeurait ouvert, recommandant aux usagers «de faire preuve de patience, mais surtout de miser sur les méthodes de paiement électroniques, tels la carte de crédit et le transpondeur, qui sont souvent plus rapides.»
Les principaux points en litige concernent la question des horaires et celle du rattrapage salarial. Le vice-président et trésorier de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), Jean-Pierre Bourgault, affirme que les membres sont prêts à faire des concessions et des aménagements sur les horaires en donnant à l’employeur la souplesse qu’il demande.
En contrepartie, ils souhaitent obtenir un rattrapage salarial par rapport à ce qui s’observe ailleurs au Québec et au sein même de l’entreprise. « Les employés du pont de la Confédération gagnent plus de 18 $ l’heure en commençant, alors que nos membres débutent à 14,25 $ l’heure et plafonnent à 15,25 $ », précise-t-il. Cet écart n’est pas justifié. »
Conditions de travail extrêmes
La présidente du Conseil central de la Montérégie–CSN, Annette Herbeuval, rappelle que « Les conditions de travail des préposés au péage de l’autoroute 30 sont extrêmement difficiles. Ceux-ci font face à des automobilistes impatients et agressifs, qui n’hésitent pas à leur crier des noms lorsque c’est trop long à leur goût.
Les installations manquent de climatisation l’été et de chauffage l’hiver, et il n’est pas rare que le système automatisé de péage fasse défaut ; le ou la préposée doit alors franchir trois voies pour aller le débloquer, prenant ainsi des risques pour sa vie. Les membres demandent depuis des années à l’employeur d’améliorer ces points problématiques, et rien ne se fait. »
L’employeur a « tout fait pour éviter une grève »
L’entreprise A30 Express dit avoir tout fait pour éviter cette grève et a fait appel à une conciliatrice du ministère du Travail afin d’aider les parties à s’entendre.
« Nous avons fait une offre de règlement avantageuse qui inclut notamment une augmentation salariale allant jusqu’à 6,3 % sur les 6 prochains mois et qui comporte une augmentation totale pouvant aller jusqu’à 19 % sur 6 ans. De plus, nous avons offert une prime à la signature pouvant aller jusqu’à 500 $ par employé », indique le directeur général, Marc Desserrières.
« Nous sommes désolés que les usagers soient pris en otage par un éventuel déclenchement de grève ».