Une rescapée de la Seconde Guerre mondiale témoigne

le mercredi 11 novembre 2015

Josette Maréchal n’était qu’une enfant lors de la Seconde Guerre mondiale, mais la résidente du Centre d’hébergement Champlain-Jean-Louis-Lapierre n’a cependant jamais oublié le climat de terreur qui régnait dans sa ville natale en temps de guerre.

La dame âgée de 76 ans est née le 30 mai 1939 à Liège, soit précisément quatre mois avant le déclenchement d’une des pires catastrophes humanitaires de l’histoire le 1er septembre 1939.  

«L’Allemagne était en guerre contre la France et les soldats passaient par la Belgique pour se rendre là, explique-t-elle. Mes parents se sont sauvés de la ville. Ils dormaient dans le foin. Ils m’ont souvent raconté qu’une nuit j’avais roulé jusqu’en bas de la colline où nous dormions et qu’ils me cherchaient partout.»

La famille de Mme Maréchal s’est installée en campagne où son père a ouvert une boulangerie.

«Je me rappelle que les Allemands avaient réquisitionné la maison en face de la nôtre pour s’y installer. Ils entraient chez nous sans demander la permission. Ils utilisaient nos fours pour cuire leurs pains qui étaient faits de meilleurs ingrédients que les nôtres, mais nous ne mangions pas leurs pains», poursuit-elle.

Celle qui est aujourd’hui mère de deux enfants mentionne que les Allemands la prenaient parfois dans leurs bras, un souvenir qu’elle ne qualifie pas de «plaisant».  

De Liège à Saint-Rémi

Mme Maréchal a quitté le continent européen alors dévasté par les effets de la guerre à l’âge de 14 ans avec sa mère en direction de l’Amérique. Après qu’elles se soient installées à Saint-Rémi, son père est venu les rejoindre quelques années plus tard.

«L’adaptation a été très difficile pour nous au début, admet-elle. Le Québec n’était pas habitué à recevoir autant d’immigrants. Je me suis souvent fait tirée des roches à l’école.»

Les affaires ont également été plus complexes pour son père boulanger.

«Ce n’était pas la même façon de faire qu’en Belgique. Les taxes et les impôts ont causé beaucoup de problèmes à mon père. Il n’était plus aussi heureux qu’avant», avoue-t-elle.

Retour en Belgique

Mme Maréchal est retourné à cinq reprises en Belgique.

«C’est toujours aussi beau. C’est là d’où je viens, je m’y sens bien», explique celle qui réside au centre depuis six ans.  

Maintenant veuve de son mari qui était originaire de Saint-Rémi, elle aimerait pouvoir retourner une dernière fois en Belgique.

«Mon souhait aurait été de mourir dans mon pays natal», affirme-t-elle sans détour.

Aujourd’hui, Mme Maréchal aura une pensée spéciale pour les soldats qui ont perdu la vie durant la Seconde Guerre mondiale.

«C’est important pour moi de toujours porter le coquelicot durant le jour du Souvenir, affirme-t-elle. Je participe également à une messe du souvenir au centre. J’y tiens.»