Valleyfield : un Mohawk de Kahnawake se fait sortir de la SAAQ

le jeudi 7 décembre 2023

Un Mohawk de 20 ans déplore ne pas avoir été servi à la succursale de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) de Salaberry-de-Valleyfield le 10 novembre, puisqu’il ne parlait pas français, rapporte Radio-Canada. Xavier Dearhouse dit avoir subi un traitement raciste.

Radio-Canada a parlé à ce membre de la communauté de Kahnawake. Selon lui, il est «convaincu d’avoir vécu un préjudice parce qu’il est Autochtone».

«Quand est venu mon tour après une heure d’attente, on me parlait en français, a-t-il expliqué au média national. Je leur ai dit que je ne comprenais pas le français et si c’était donc possible de me servir en anglais».

Celui qui voulait passer son examen de conduite dit avoir spécifié à plusieurs reprises être Autochtone, mais il se serait fait tout de même montrer la porte.

«À chaque fois que j’essayais de m’expliquer, on me disait “non” et “non”, plaide-t-il. Quelques minutes plus tard, l’employé a demandé à l’agent de sécurité de me mettre dehors de la succursale.»

Autre version

Questionnée par Gravité média, la SAAQ nie catégoriquement avoir refusé de servir Xavier Dearhouse et prétend au contraire que c’est lui qui a été agressif envers l’employée.

«Lorsque le client s’est présenté au centre de service de Salaberry-de-Valleyfield, la préposée s’est d’abord adressée à lui en français selon nos procédures comme nous devons appliquer les directives relativement à la loi sur la langue officielle et commune du français à appliquer auprès des clients, explique Geneviève Côté, porte-parole de la SAAQ. Le client montrait des signes d’impatience et a répondu à la préposée en anglais. Celle-ci lui a ensuite répondu en anglais au meilleur de ses connaissances, n’étant pas parfaitement bilingue, comme la loi 14 prévoit des cas d’exception.»

Selon la Loi sur la langue officielle et commune du Québec, les sociétés d’État doivent maintenant servir les citoyens en français depuis mai 2022. Toutefois, la loi prévoit des exceptions pour certaines populations, notamment les Autochtones.

«Ayant de la difficulté à bien comprendre la réponse du client, la préposée lui a demandé de s’approcher plus près et à cet instant, le client s’est fâché en haussant le ton, a poursuivi Mme Côté. Comme le client a refusé de se calmer et de demeurer respectueux, un agent de sécurité lui a demandé de quitter les lieux. Puisqu’il avait quitté les lieux sans recevoir la monnaie de son paiement, l’agent de sécurité est sorti pour lui remettre son 4$. Le client a lancé son reçu et la monnaie sur l’agent de sécurité et a quitté.»

Selon Radio-Canada, M. Dearhouse réfute ces allégations.

«Oui, j’étais en colère, mais je n’ai jamais été violent ni irrespectueux, explique-t-il. Les Autochtones devraient être autorisés à parler les langues qu’ils comprennent.»

La société d’État estime que son employée a appliqué correctement la loi.

«La SAAQ ne tolère aucun acte d’agressivité et de violence, qu’elle soit verbale ou physique, de la part de la clientèle, martèle Mme Côté. L’employée s’est comportée en cohérence des directives données aux équipes. Dans notre approche du service client, nous sensibilisons les préposés en centres de services à bien répondre à toute les clientèles, y compris aux clientèles spécifiques qui comprennent les membres des Premières Nations et de la diversité au sens large.»

Gravité média a contacté M. Dearhouse pour sa version des faits, mais n’a pas obtenu de réponse.

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