Végétalisme: Une pratique saine, mais complexe, selon des nutritionnistes

le mercredi 16 mars 2016

La nutrition végétalienne gagne en popularité. Est-ce sain de s’alimenter seulement par des produits à base végétale? Deux nutritionnistes interrogées par Le Reflet répondent à la question.

La plupart des patients de Stéphanie Ferland qui s’intéressent au végétalisme voient ce type de nutrition comme un régime.

«Ils veulent le faire par souci de perte de poids. Quand je leur explique ce que ce changement implique, ils deviennent réticents, mentionne-t-elle. Si tu manges trop de portions, le problème va rester.»

Elle affirme que les bienfaits du végétalisme se font plutôt ressentir dans le système du corps humain, comme dans le taux de mauvais cholestérol par exemple. Elle estime toutefois que les végétaliens peuvent souffrir de certaines carences si leur nutrition n’est pas bien suivie.  

«La vitamine B12 étant une protéine animale, il est impossible d’en avoir à moins d’utiliser de la levure alimentaire», explique Mme Ferland.

Elle ajoute que des manques de fer et de calcium peuvent également survenir si les personnes ne mangent pas d’amandes ou de chou frisé, par exemple.

«Oui, c’est un mode de nutrition qui est sain, mais il faut qu’il soit bien encadré. On ne peut pas commencer ça en lisant simplement ce qui se trouve sur le web», poursuit-elle.

La nutritionniste Nathalie Jobin est du même avis.

«Ce n’est pas qu’en mangeant du riz et des légumes qu’on va être en santé. Il faut se préparer adéquatement, fait-elle savoir. Ça demande de cuisiner un peu plus que les autres.»

Légumineuses et noix

Pour varier les protéines, les deux nutritionnistes proposent différentes options, comme les légumineuses ainsi que les graines de chia, de lin et de chanvre. Le tofu, le tempeh et les graines sont également intéressants. Les substituts de viande, disponibles en grande quantité dans les supermarchés, seraient toutefois à proscrire, selon elles.  

«Il demeure que c’est un aliment transformé. Il contient une grande quantité de sodium, rappellent-elles. Ça peut dépanner, mais c’est mieux de partir de la base.»  

Elles prônent la variété en alimentation. Mme Jobin suggère le flexitarisme.

«C’est une alimentation qui inclut des poissons, des œufs et du lait, mais qui met de l’avant les protéines végétales. C’est le meilleur des deux mondes», conclut-elle.