VIDÉO – Billet d’humeur : À chacun son expérience

le vendredi 14 octobre 2022

Vivons-nous chacun à travers notre propre prisme?

Je suis allée faire du vélo volant pour mon anniversaire. En fait, c’était le cadeau que m’a fait ma nièce (mon p’tit chat devenu grand depuis longtemps!). Ma nièce, son chum et trois amis m’ont accompagnée. Et chacun a vécu l’expérience de manière fort différente.

En gros, on s’assoit dans une nacelle individuelle retenue par un fil de fer et on pédale dans les airs, parmi les arbres, à plusieurs dizaines de pieds du sol. À de nombreux endroits du parcours d’un kilomètre, des poteaux maintiennent la tension du fil. Mais on sent quand même un léger balancement parfois.

Ma nièce et son chum ont été déçus. Ils ont trouvé que l’activité avait coûté cher pour le plaisir qu’elle leur a procuré. Il est bien vrai que l’attente a été longue après les premiers mètres du départ parce les participants devant nous avaient pris du retard et qu’on devait garder une distance entre les vélos.

Puis, Émilie et Nick avaient peut-être mal compris le concept. Ce n’était pas une course. Au contraire, si on pédalait sans s’arrêter, le tour se faisait en 20 minutes. Or, on nous proposait de le faire en 45 minutes. Eux ne rêvaient que d’atteindre le fil d’arrivée. Je peux comprendre, j’aurais fait pareil à leur âge.

Pour ma part, j’ai pris mon temps, savouré chaque seconde. Je me suis arrêtée pour admirer le paysage. Pour observer, par exemple, des mésanges qui mangeaient des petites cocottes d’épinette. J’ignorais jusqu’à ce jour qu’elles faisaient partie de leur alimentation.

«L’expérience n’est une lumière qui n’éclaire que soi-même.»

-Lao-Tseu 

Aussitôt dans les airs, j’ai sorti mon téléphone – que je tenais de toutes mes forces pour ne pas l’échapper!-. J’ai pris des photos, des vidéos. J’ai même «Facetimé» Judith qui se trouvait derrière moi. À mi-parcours, j’ai écouté de la musique de méditation pour profiter pleinement du moment présent.

Bref, je me suis beaucoup amusée.

Tout un contraste avec mon amie qui souffre du vertige. Aussitôt ses premiers coups de pédale donnés, Josée a regretté l’activité du vélo volant. Elle s’est accrochée à ses poignées comme si sa vie en dépendait. En espérant que ça finisse au plus vite. Retenant son souffle à chaque arrêt imposé par les autres. Elle a eu zéro plaisir. Pauvre elle.

Nous sommes six à l’avoir fait ensemble, mais on n’en gardera définitivement pas du tout le même souvenir.