VIDÉO – Débordement de chats : la SPCA Roussillon lance un cri du cœur

le vendredi 9 juin 2023

Alors qu’une quarantaine de chats attendent de trouver leur famille à la SPCA Roussillon, l’organisme à but non lucratif souhaite sensibiliser le public à l’adoption des félins, puisque l’espace devient restreint pour les accueillir au refuge chaque année.  

Le directeur de la SPCA, Pierre Bourbonnais, convient que ce n’est pas hors du commun que les chatteries et les salles où les félins se trouvent débordent. Il explique que ce phénomène se produit lorsque le nombre d’adoptions, en hausse habituellement de janvier à septembre, est trop bas par rapport à l’entrée des chats au refuge durant la saison estivale.  

Dans l’optique de démystifier la façon dont la SPCA recueille les chats, Le Reflet a visité les installations de l’organisme rue Goodfellow à Delson.

À l’accueil, une dizaine de félins se trouvent dans les chatteries ou dans des cages aux vitres transparentes. Chacun a une fiche avec un code de couleur selon son tempérament. 

Une salle de visite permet ensuite aux gens de rencontrer les animaux. 

«Une adoption, ce n’est pas une vente. On veut être certains qu’il y a un bon contact avec l’animal», explique M. Bourbonnais.

À l’arrière, où les gens mettent rarement les pieds, on retrouve une section vétérinaire comprenant une salle de chirurgie, ainsi qu’un nettoyeur à pression pour stériliser tous les accessoires des animaux, comme les litières et bols de nourriture. Deux locaux sont dédiés aux chiens avec des cours extérieures, un aux animaux exotiques, puis quatre contenant chacun une vingtaine de cages pour les chats.

Coûts

L’un des commentaires que la SPCA entend le plus fréquemment par rapport à l’adoption d’un chat est que le prix demandé est trop élevé. 

«Quand on reçoit un chat, il a souvent été recueilli par un patrouilleur de la SPCA. Il y a un examen vétérinaire, il est vacciné et vermifugé. On doit débourser pour la nourriture et la litière. S’il n’est pas réclamé, il est stérilisé et micropucé, puis on en prend soin jusqu’à ce qu’il trouve une famille», détaille-t-il. 

Des antibiotiques, des radiographies et des soins de dentisterie peuvent être nécessaires. Un chat coûte 235$ à l’adoption, mais la SPCA paie davantage que ce prix.

«Ce n’est pas rare que ça nous coûte entre 500$ et 1 000$ pour soigner un chat. Si nos revenus étaient basés sur les adoptions, on fermerait demain matin», affirme M. Bourbonnais. 

Pour preuve, les adoptions représentent 20% des revenus de la SPCA. Ce sont les services animaliers aux Villes qui rapportent le plus avec 68%, tandis que les dons représentent 7%.

«En mai, j’ai reçu 140 ou 150 chats. Je pense qu’il y en a trois ou quatre qui ont été réclamés.»
-Pierre Bourbonnais, directeur à la SPCA Roussillon

Extérieur 

Les gens qui laissent leur chat se balader librement à l’extérieur est devenu un enjeu pour la SPCA.

«Tous les jours, des chats domestiques sont ramassés par d’autres qui ne veulent pas les avoir sur leur terrain, parfois ils sont empoisonnés ou se font frapper et on doit les ramasser. Ils peuvent aussi attraper des parasites ou avoir des chatons», dit-il. 

Le taux de réclamation des félins recueillis par la SPCA est d’environ 2 à 3%. 

Par ailleurs, chaque été, environ 600 chatons de moins de trois mois sont également placés dans une centaine de familles d’accueil et suivis par le refuge. Selon M. Bourbonnais, beaucoup sont nés en raison de chats domestiques qui vagabondent. À ses yeux, les maîtres qui n’attachent pas leur animal à l’extérieur font preuve d’irresponsabilité.

De plus, il invite le public à cesser d’encourager les individus qui recueillent des animaux sans en prendre soin afin de les vendre à gros prix. 

«Eux sont là pour faire de l’argent. Nous, nous sommes là pour le bien-être des animaux», soutient M. Bourbonnais. 
   
Saviez-vous que?

-Entre chaque nettoyage de cage, la personne responsable doit changer de gants; 
-Il faut une journée entière à deux personnes pour nettoyer et s’occuper des deux salles regroupant les chats à l’arrière de la SPCA (les nourrir, les médicamenter, etc.); 
-Des centaines de couvertures et de serviettes doivent quotidiennement être nettoyées dans une salle de lavage; 
-Pour offrir des soins de dentisterie aux animaux, la SCPA a dû investir environ 20 000$.