VIDÉO – Des étudiants mohawks craignent d’être pénalisés par la réforme de la loi 101

le mardi 10 mai 2022

La communauté de Kahnawake s’oppose au projet de loi 96 du gouvernement du Québec. Cette législation aura d’importantes répercussions sur les élèves autochtones qui fréquentent les cégeps anglophones, affirme le Conseil mohawk de Kahnawake (CMK).

Le projet de loi 96 exigerait aux étudiants de suivre trois cours supplémentaires en français. Cet après-midi, de centaines d’élèves de l’école secondaire Kahnawà:ke Survival School ont participé à une marche pacifique sur la route 132 pour montrer leur mécontentement, car ils étudient principalement en anglais. 

 

Les jeunes ont reçu l’appui du conseil de bande et de plusieurs membres de la communauté. C’est le cas d’Allison Dee, une aînée qui dit avoir tout lâché cet après-midi pour accompagner les étudiants.

«Si tu dois suivre plus de cours de français, ça fera baisser ta moyenne si tu n’as pas le bon niveau, et si tu obtiens une mauvaise moyenne, tu ne vas pas entrer dans l’université de ton choix, a-t-elle exprimé. Donc, ça te limite tout au long de ta vie, en termes d’où tu veux aller, en termes d’éducation, de pouvoir prendre soin de ta famille.»

 

Selon la grande cheffe Kahsennenhawe Sky-Deer, le rassemblement mené par les jeunes joue un rôle symbolique. Lorsque la loi de la Charte de la langue française a été adoptée en 1977, des étudiants de l’école secondaire Howard S. Billings à Châteauguay ont organisé une manifestation, a-t-elle expliqué dans une vidéo publiée sur la page Facebook du conseil de bande ce 10 mai. 

«[La loi 96 propose] des amendements à la loi 101 qui vont beaucoup plus loin et considèrent le français comme la langue principale de cette région. Ça écarte complètement les langues Onkwahonwe qui sont ici depuis des temps immémoriaux.»

Mme Sky-Deer s’est rendue à Québec pour participer à une conférence de presse avec le chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador, Ghislain Picard. Elle ajoute que le projet de loi n’aura pas seulement des impacts sur l’éducation, mais également sur d’autres secteurs de la communauté. Les chefs autochtones demanderont des délais avant que le projet de loi ne soit ratifié.

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De nombreux membres de la communauté ont manifesté avec les élèves. (Photo : Le Soleil – Paula Dayan-Perez)