La présidente du Syndicat de l’enseignement de la région de Vaudreuil (SERV-CSQ), Véronique Lefebvre mentionne que les revendications syndicales vont plus loin que les offres salariales.
« Les conditions de travail sont aussi à l’avant-plan. Prenez par exemple l’école Saint-Thomas à Hudson. Le gymnase n’est plus utilisé parce qu’il y a de la moisissure, certaines personnes pensent même qu’il y aurait de l’amiante et on laisse les enseignantes et les enfants faire l’éducation physique dehors, ça n’a aucun sens dans une école primaire au Québec en 2023 », indique celle qui croit que le gouvernement en a plus pour les batteries électriques en offrant sept milliards de dollars à une usine de l’extérieur ou en se votant des hausses de 30 % pour les députés.
« Les coffres sont pleins, accordez-en aux 420 000 membres du front commun si nous sommes comme vous le dites, une priorité le monde de l’éducation », scande-t-elle en cette première journée de grève du front commun.
Des négos qui ne vont nulle part
Plus d’un an après le début des négociations pour le renouvellement des conventions collectives, les travailleuses et travailleurs du Front commun exercent leur droit de grève avec un mandat adopté à 95 % afin de dénoncer, d’une seule voix, le mépris du gouvernement à leur égard et de revendiquer de meilleures conditions d’exercice, un rattrapage salarial ainsi qu’une protection contre l’inflation.
« Partout à travers le Québec, on entend aujourd’hui notre colère! En Front commun, solidaires et déterminés, nous revendiquons de meilleures conditions de travail pour attirer du personnel scolaire et pour garder notre monde », s’exclame Véronique Lefebvre, présidente du SERV-CSQ. « Cette première séquence de grève, c’est un premier coup de semonce. On aurait souhaité éviter d’en arriver là. La grève, personne n’aime la faire, mais les enseignantes que nous représentons en ont assez d’accuser des reculs salariaux et de voir leurs conditions d’exercice de la profession se dégrader au détriment de l’apprentissage des élèves. Si ça ne bouge pas aux tables, nous exercerons une deuxième séquence de grève les 21,22 et 23 novembre », ajoute-t-elle.
D’autres corps de métiers
Pour Éric Vézina, le personnel de soutien scolaire est trop souvent oublié et il est pourtant essentiel pour le fonctionnement des établissements. Que ce soit, une secrétaire d’école, un ouvrier spécialisé, une technicienne en service de garde, ou d’autres, ces travailleuses et ces travailleurs ne doivent pas être oubliés. « Les membres que je représente sont contre la bonification salariale pitoyable de seulement 1,3 % ajoutée au 9% déjà offert sur une durée de cinq ans qui a été déposé par le gouvernement, dimanche dernier. C’est trop peu trop tard, nous manifestons donc aujourd’hui », dit-il.
« L’amélioration de nos conditions de travail aura des impacts positifs sur les services offerts à la population. Les services publics, ça concerne tout le monde! Notre lutte, c’est aussi celle des Québécoises et des Québécois. Nous savons que la grève a des impacts considérables sur le quotidien, mais nous savons aussi que la population n’a plus envie de vivre avec des services publics carencés et continuellement en pénurie de main-d’œuvre », ajoute Carolanne Desmarais qui représente le personnel professionnel.