VIDÉO – Les profs de la Magdeleine négocient à l’extérieur de l’école

le mercredi 5 octobre 2022

Alors que les menaces à l’endroit de l’école secondaire de la Magdeleine à La Prairie se multiplient sur les réseaux sociaux, les professeurs de l’établissement expriment leurs craintes quant à leur sécurité. Au passage du Reflet vers 9h, en ce mercredi 5 octobre, environ 80 d’entre eux refusaient d’entrer dans l’école pour y donner les cours. 

 

 

Selon nos informations, une représentante de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST) est sur place pour discuter avec le personnel. 

«Ça fait quatre événements qui surviennent à la Magdeleine depuis juin dernier. À la suite de l’événement jeudi dernier, les enseignants ont demandé une meilleure communication et d’être rassurés. Ils voulaient avoir un plan d’action plus élaboré et des réponses à leurs questions. Ils ont réitéré leurs demandes après l’événement d’hier», explique Martine Provost, présidente de l’Associations des enseignants de Lignery qui représente les 158 enseignants de la Magdeleine.

Celle-ci avance toutefois que ces demandes n’ont pas été accueillies par leur employeur, puis que le suivi effectué par la direction n’a pas été satisfaisant. 

Mme Provost fait savoir qu’une rencontre a eu lieu ce matin entre les professeurs et le CSSDGS lors de laquelle ce dernier a partagé son point de vue et répondu à leurs questions.

«Toutefois, force est de constater que les gens ne se sentent pas assez en sécurité pour retourner au travail. Pour plusieurs, ils ont exercé leur droit de refus individuel de travailler», explique-t-elle.

«Pas d’urgence ce matin»

Invité à commenter, le Centre de services scolaire des Grandes-Seigneuries (CSSDGS) confirme au Journal qu’il est au courant que «des enseignants ont des craintes et a des rencontres avec eux».

«La police fait ressortir qu’il n’y a pas de danger à occuper le bâtiment», rappelle-t-il, tout en indiquant qu’une équipe de soutien pour le personnel et les élèves est disponible actuellement dans les circonstances. 

L’école est ouverte aujourd’hui et prête à accueillir à nouveau les élèves, a aussi répété le CSSDGS. 

En entrevue avec le Journal, la directrice générale du CSSDGS Kathleen Morel assure qu’un plan d’action sera mis en branle, «pas dans un ou deux mois, dans les prochaines heures».

«Mais d’ici là, nous avons besoin de nous déposer pour coordonner la suite. Il n’y a pas d’urgence ce matin, car la menace d’hier n’était pas fondée», fait-elle remarquer. 

Mme Morel admet cependant que les menaces se succèdent depuis plusieurs mois, et «c’est vrai qu’on se dit qu’on espère qu’il n’y en aura pas d’autres. C’est notre souhait de reprendre la vie normale à l’école». 

La confusion a régné pendant quelques minutes avant le début des classes, alors que les élèves entraient dans l’école, mais que les professeurs demeuraient à l’extérieur. 

À 10h, une soixantaine de membres du personnel du CSSDGS, dont ceux d’autres écoles, assuraient la prise en charge des élèves, affirme Mme Morel. 

«Néanmoins, les enseignants seront de retour aujourd’hui dans les classes. Les ressources humaines travaillent là-dessus», assure-t-elle.

Courriel

Hier, en soirée, des professeurs ont signifié par courriel aux parents leurs intentions d’«appliquer leur refus de travail à nouveau en vertu de la Loi et nous demanderons une enquête de la CNESST».

Ils soutenaient ne pas avoir obtenu de précisions quant à la nature des menaces «ni même aucune information sur les résultats de l’enquête, qui est soit dit en passant, toujours en cours», écrivaient-elles. 

Plus de détails à venir.