LA PRAIRIE. Glissades en glace dans leur cour, cabanes dans les arbres, système pour distribuer les bonbons à l’Halloween à distance; chez les Cusson – St-Pierre, un projet n’attend pas l’autre, confie le clan bricoleur de La Prairie. Leur dernier en lice est un igloo multicolore pouvant accueillir plus d’une dizaine de personnes qui ne passe pas inaperçu dans le quartier.
Si les températures particulièrement froides des dernières semaines ont pu en irriter certains, elles ont fait le bonheur de cette famille. Le mercure devait atteindre au minimum -20 degrés pour que le mélange d’eau et de colorant alimentaire fige.
Quelque 200 blocs de glace fabriqués à la main dans des moules d’aluminium ont été nécessaires pour l’ériger.
«On ne pouvait faire que 50 blocs à la fois, explique Benoît Cusson, qui les concevait les soirs de janvier pour qu’ils gèlent la nuit. À 6 pieds 1 pouce, je voulais être capable de me tenir debout à l’intérieur sans avoir à me pencher.»
C’est après coup qu’il a constaté que leur création, qui remplissait son critère de hauteur, était particulièrement «grande». Plus précisément, l’igloo possède un diamètre de 14 pieds. Des matelas, des tables et des lumières pour l’éclairer ont été installés à l’intérieur, notamment.
Les blocs ont été assemblés les uns sur les autres grâce à un mélange d’eau et de neige qui a servi de colle. Les gants de caoutchouc ont été essentiels pour prévenir les engelures aux mains, explique M. Cusson. L’ingénieur de formation a utilisé une corde à danser et des poutres en bois pour créer «un dôme parfait».
«Papa trippe sur les sciences physiques, la chimie et les mathématiques. Ç’a permis aux enfants de se familiariser avec ces matières», souligne sa conjointe Valérie St-Pierre.
Pour preuve, l’élément dont Alexis, 5 ans, est le plus fier est l’installation de la clé de voûte, explique-t-il, qui recouvre le sommet de l’igloo. Pour Charlie cependant, ce sont surtout les dîners aux hot-dogs à l’intérieur qui lui plaisent le plus!, confie-t-elle.
La famille de La Prairie espère pouvoir en organiser avec le voisinage, en respect des mesures sanitaires. Elle souhaite célébrer son projet qui n’aurait pas pu voir le jour sans le soutien des grands-parents, entre autres, soulignent M. Cusson et Mme St-Pierre. Il se trouve que ces derniers n’ont pas accouché que d’un igloo ces dernières semaines, mais aussi d’un nouveau-né!
«Notre confinement a été loin d’être plate», confirme la maman.
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La famille a installé un campement à l’intérieur. (Photo: Le Reflet – Denis Germain)
Apprécié par le voisinage
L’igloo est visible depuis le parc Lucie-F.-Roussel, puisque leur cour arrière donne sur l’endroit. Les compliments sont nombreux. Plusieurs lecteurs ont interpellé le journal au sujet de cette œuvre de glace.
«Ça nous fait plaisir de répondre aux gens. Certains pensent que nous l’avons acheté déjà tout fait», raconte M. Cusson.
Lorsque la glace sera trop molle, il faudra démolir l’igloo et la famille n’hésitera pas à le faire pour la sécurité de tous, précise-t-elle. Elle préfère toutefois ne pas y penser tout de suite, afin de prévenir les possibles larmes.
«On s’attend à avoir une réaction identique à celle qui survient lorsqu’on défait le sapin de Noël, évalue Mme St-Pierre. Ça, et à un gazon multicolore lorsque la neige fondera!»
«Il ne se passe pas une journée sans que des passants nous posent des questions sur la construction de l’igloo.»
-Benoît Cusson
Sécurité
Avant de pénétrer à l’intérieur de l’igloo, Benoît Cusson l’escalade avec une échelle et marche sur la structure pour s’assurer de sa solidité. «Au moindre doute», il n’autoriserait pas ses enfants à y aller. Le redoux du début de février l’a d’ailleurs forcé à vérifier l’état de la glace. La neige a aussi fait pâlir les couleurs de l’arc-en-ciel qui enjolivaient la construction. De plus, les enfants portent toujours un casque lorsqu’ils s’y trouvent et un adulte est présent chaque fois, fait savoir le papa.
