Le ministre de l’Agriculture André Lamontagne a profité de son passage à la Ferme Hubert Sauvé de Salaberry-de-Valleyfield, le mardi 21 juin, pour dévoiler un Plan d’intervention pour la protection des pollinisateurs en milieu agricole étalé sur trois ans.
« Si le monde de l’agriculture connaît une pénurie de main-d’œuvre, il connaît également une pénurie de pollinisateurs », a imagé le ministre, faisant référence aux pertes importantes enregistrées ce printemps par de nombreux éleveurs d’abeilles du Québec.
Ce Plan d’intervention, qui s’inscrit dans le Plan d’agriculture durable 2020-2030, propose des actions concrètes pour protéger les pollinisateurs, indigènes et domestiques, qui sont d’une utilité inestimable pour les productions agricoles du Québec et la biodiversité.
Il cible quatre principaux enjeux, soit d’améliorer et augmenter les habitats des pollinisateurs; protéger les pollinisateurs des expositions aux pesticides; augmenter les connaissances sur les pollinisateurs au Québec; et développer des outils pour favoriser la mise en œuvre du Plan.
Une somme de plus de 800 000 $ sera disponible en cette première année du Plan, pour des projets qui répondront aux orientations du gouvernement. Les producteurs et partenaires du secteur qui souhaitent contribuer à la protection des pollinisateurs seront invités à déposer des projets répondant à une ou plusieurs des 27 actions du Plan.
Questionné à savoir si ce Plan aura l’effet d’imposer des restrictions aux producteurs agricoles, le ministre Lamontagne a plutôt parlé d’éducation et d’accompagnement personnalisé auprès des producteurs. Selon lui, l’enjeu des pesticides est à considérer à l’égard des pollinisateurs, mais les changements climatiques ont également leurs effets. « Le problème existe partout au pays», dit-il.
Accueil favorable
Ce Plan d’intervention reçoit déjà un accueil favorable, notamment des associations de producteurs de frais et framboises, tout comme ceux de canneberges, dont les directrices générales assistaient à ce dévoilement.
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Le député Claude Reid, la directrice générale de l’Association des producteurs de canneberges du Québec, Monique Thomas, le ministre André Lamontagne, le producteur Alexandre Sauvé et la directrice générale de l’Association des producteurs de fraises et framboises du Québec, Jennifer Crawford, ont pu constater la qualité des fraises d’ici. (Photo Mario Pitre)
« Les pollinisateurs sont importants dans la production de fraises et de framboises au Québec. Ils contribuent au bon rendement ainsi qu’à la qualité des fruits. Ce plan d’intervention est une bonne nouvelle et permettra aux producteurs d’améliorer encore leurs pratiques pour protéger les pollinisateurs », selon Jennifer Crawford, directrice générale, Association des producteurs de fraises et framboises du Québec.
Alexandre Sauvé, propriétaire de la Ferme Hubert Sauvé depuis trois ans, témoigne aussi de l’importance de l’action des pollinisateurs. « Cette année, on a fait installer 24 ruches sur nos terres pour combler la demande en pollinisation de nos fleurs en début de saison», a-t-il indiqué.