Le feu de circulation est au rouge. Une voiture s’approche et Fred capte sa vitesse, lorsqu’elle est à environ 30 mètres de l’appareil. Si la voiture respecte la limite de 30 km/h, la lumière passe au vert. Sinon, le feu rouge force l’automobiliste à s’immobiliser, l’incitant à prendre conscience de la limite de vitesse. Un panneau prévient aussi le conducteur de la présence du feu.
«On utilise la carotte plutôt que le bâton!», image la mairesse Doreen Assaad, qui a présenté le projet pilote au Courrier du Sud, le 1er mai.
Aucune contravention ne sera donnée durant le projet pilote.
La technologie connectée mesure en temps réel le trafic et enregistre plusieurs données, comme le nombre de véhicules qui circulent, le pourcentage d’entre elles qui respectent la limite de vitesse, si elles arrêtent au feu rouge, etc. Elle peut être contrôlée à distance grâce à une application mobile.
Le conseiller municipal et président du Comité de mobilité durable Patrick Langois a fait de la sécurité des rues, plus particulièrement des zones scolaires, un cheval de bataille. Selon l’élu, le volet éducatif de cette technologie est une «super belle façon de faire comprendre aux gens que d’aller vite ne va pas vous faire gagner du temps sur votre trajet. Au contraire, respectez les limites, et vous allez pouvoir continuer votre chemin.»
Le feu fonctionne à l’énergie solaire. Il doit être utilisé dans les rues dotée d’une voie de circulation dans chaque sens, dans une zone où la limite est de 50 km/h ou moins.
{{HTML|IMG|MEDIA|10765|300px|450px}}
Des études démontrent qu’une diminution de la vitesse de 5 km/h permettrait de réduire de 15% le nombre d’accidents par an. (Photo: Le Courrier du Sud – Ali Dostie)
Résultats
Si les résultats sont concluants, Brossard pourrait se doter de cet appareil au coût de 15 000$ et en faire un outil supplémentaire parmi ses mesures d’atténuation de vitesse. Les données seront aussi transmises au ministère des Transports et de la Mobilité durable, qui pourrait l’intégrer aux normes provinciales et favoriser son implantation dans d’autres villes.
«La vitesse excessive aux abords des écoles est une problématique généralisée au Québec et le Feu de ralentissement éducatif Fred semble des plus prometteurs pour l’enrayer», relève Anthony Lapointe, copropriétaire et directeur des ventes de Signalisation Kalitec.
M. Lapointe se montre pour l’instant prudent sur les résultats obtenus auprès de l’appareil installé depuis une semaine sur la rue Stravinsky, alors que ces quelques jours ne suffisent pas à tirer des conclusions.
S’il s’agit d’une première au pays, la technologie est déjà implantée en Europe, particulièrement en France. «Elle a fait ses preuves», assure Doreen Assaad.
«Nous cherchons à améliorer la sécurité de nos citoyens et des enfants. Ça fait partie de nos discussions et c’est très important. On a voulu s’inspirer des meilleures idées. C’est de l’innovation», se réjouit la mairesse.
Le projet pilote fait partie d’une réflexion plus vaste entreprise par le Comité de mobilité durable de la Ville afin de faire de la sécurité de l’ensemble des rues, mais particulièrement des zones scolaires, une priorité.
En mars, les élus avaient d’ailleurs adopté à l’unanimité une résolution demandant à Québec d’accélérer le pas en matière d’actions pour améliorer la sécurité des piétons et usagers de la route et d’augmenter les budgets dédiés à cet enjeu. Ce projet pilote s’inscrit dans la lignée de cette prise de parole.
{{HTML|IMG|MEDIA|10767|312px|450px}}
Doreen Assaad, entourée par les conseillers municipaux Antoine Assaf (secteur R) et Patrick Langlois (secteurs P-V), d’Anthony Lapointe (copropriétaire et directeur des ventes Signalisation Kalitec), Charles-Émeric Lapointe (directeur général et copropriétaire de Signalisation Kalitec), et de Monique Bergeron (directrice Académie Marie-Laurier). (Photo gracieuseté)
«L’intégration de ce genre de technologie dans le paysage brossardois s’avère une avenue intéressante à explorer afin de bonifier la sécurité de nos piétons, petits et grands», ajoute Patrick Langlois.