La supervision archéologique des travaux d’excavation de la reconstruction du parvis de l’église de la Nativité de la Sainte-Vierge, à La Prairie, a mené à la découverte de vestiges maçonnés, associés à l’ancienne église en service de 1705 à 1840, a annoncé la Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine (SHLM).
Dans un document remis dans le cadre d’une demande de financement et dont Le Reflet a obtenu copie, la SHLM explique que l’intervention a permis «le dégagement partiel des fondations de la chapelle arrière latérale érigée en 1725, du bas-côté prolongé en 1774 et de la sacristie ajoutée en 1813, des vestiges préservés à l’intérieur des vestiges des fondations du premier parvis de la troisième église (1842-aujourd’hui)».
«La supervision archéologique des travaux a, en outre, permis de constater l’intégrité des vestiges et des sols d’intérêt archéologique, notamment ceux situés sous le pavage de l’ancienne place publique, mais également ceux localisés dans les limites de la seconde église», enchaîne la société d’histoire.
En excavant, les archéologues ont réalisé que les murs de l’ancienne église étaient plus hauts qu’attendu. Des ossements humains dont on ne connait pas l’identité de la personne à laquelle ils appartiennent ont également été retrouvés.
À terme, les données recueillies pourront faire l’objet d’une mise en valeur, notamment par le biais d’un marquage au sol. Un marquage avait déjà été fait sur le terrain de la Maison-à-tout-le-monde pour identifier l’une des palissades de l’ancienne église.
«Avec ces vestiges, on est capable de rattacher les marquages, a relaté l’archéologue Marie-Claude Brien, de la firme Arkéos, le 3 novembre lors d’une visite des lieux. On sait aussi qu’il y aura des sépultures [des tombes] après l’intervention qu’il y a eu sous la rampe d’accès. On ne veut pas les fouiller, mais on veut les dégager de la surface pour les positionner, les compter et les documenter.»
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L’un des vestiges de l’ancienne église était en bon état. (Photo: Le Reflet – Guillaume Gervais)
En quête de financement
La SHLM, en collaboration avec l’Assemblée de fabrique de la paroisse, a évalué que les travaux supplémentaires d’archéologie s’élèvent à 192 000$. Ceux-ci comprennent la disposition des sols excavés, les fouilles et les études archéologiques, la protection hivernale des vestiges et les travaux d’excavation.
L’annonce de cette découverte a déclenché un branle-bas de combat entre les représentants des différents paliers de gouvernement afin de trouver des sources de financement avant que le sol gèle.
«Il serait souhaitable de saisir l’occasion de documenter plus en détail les contextes archéologiques préservés sous le parvis actuel avant sa reconstruction prévue au printemps 2024, poursuit la SHLM dans sa demande. En ce sens, il est proposé de réaliser un inventaire archéologique d’une durée de dix jours afin de recueillir des données inédites sur la seconde église de La Prairie, l’ancienne place publique, mais également la continuité de la palissade et le premier cimetière.»
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Kevin Blondin, architecte de la paroisse, Nicole Lachappelle, présidente de la paroisse, Germain Allard du conseil d’administration de la paroisse, Marie-Claude Brien de la firme Arkéos et le curé de la paroisse.
C’est également ce qu’a avancé Mme Brien lors de la révélation de la découverte.
«On aimerait profiter de cette opportunité pour poursuivre notre intervention archéologique, a-t-elle indiqué. [Ça se traduirait] en dégageant davantage les vestiges, faire des sondages manuels dans les sols d’occupation pour mieux documenter l’histoire du secteur de la 2e église de La Prairie et de la place publique qu’il y avait à l’époque.»
Le député fédéral de La Prairie, Alain Therrien, a mentionné sur place qu’il approcherait la ministre du Patrimoine canadien Pascale St-Onge pour déterminer les possibilités de financement. Son attachée de presse confirme que le cabinet de Mme St-Onge est au courant.
Le ministère de la Culture et des Communications et le bureau de circonscription de Christian Dubé, député provincial de La Prairie, sont également sur le dossier. La Ville de La Prairie, représenté sur place par la directrice générale, a quant à elle accordé un soutien financier de 10 000$ lors de la séance du conseil du 21 novembre.