VIDÉOS – La piqûre du fat bike à 70 ans

le vendredi 25 mars 2022

Cet hiver, peut-être avez-vous croisé un irréductible cycliste dans les rues enneigées de Saint-Constant, Sainte-Catherine ou Delson. Hormis les températures glaciales, rien n’arrête Denis Fortier, adepte à 70 ans de vélo à pneus surdimensionnés, communément appelé fat bike. 

«Mon médecin m’a recommandé de faire de l’activité physique et j’ai trouvé ce loisir, résume l’homme immunosupprimé en raison d’une maladie. Les bienfaits sur ma santé ont été immédiats. Je vois mon achat comme un investissement dans ma santé plutôt qu’une dépense.»

Le résident de Saint-Constant, qui a longtemps fait du vélo normal, s’est équipé de cet engin auprès d’un détaillant en Colombie-Britannique au coût de 1 700$, après en avoir fait l’essai lors d’une activité de location organisée par sa Ville en 2021. L’année précédente, lui et sa conjointe avaient aussi fait l’achat de vélos électriques pour l’été.

«J’ai eu la piqûre. En fait, c’en est devenu une maladie! J’ai déjà 1 000 kilomètres au compteur de mon fat bike et 3 000 avec l’autre», raconte ce cycliste aguerri.

Contrairement à d’autres modèles, le sien est muni d’un moteur à batterie. Il a surnommé celle-ci The Beast, autocollant à l’appui.

«Attention! Ce n’est pas parce que mon vélo est électrique qu’il n’y a pas d’effort physique à déployer, prévient-il. Le moteur, c’est un assistant. Ça permet de donner une poussée au départ, mais les coups de pédale sont toujours nécessaires. On peut s’essouffler rapidement.»

Celui qui se qualifie de «patenteux» a bonifié son vélo afin de l’adapter à ses besoins. Étui pour cellulaire, ailerons avant et arrière pour prévenir les éclaboussures, porte-gobelet, siège avec ressort pour un meilleur confort; M. Fortier a déboursé plus de 300$ supplémentaires pour ces ajouts, réalisés dans son garage. Il en détaille l’utilité avec une précision hors pair.

«Je suis maniaque de fat bike», répète-t-il.

 

 

Entretien

Il a rapidement saisi qu’un vélo à pneus surdimensionnés électrique, et particulièrement sa batterie, nécessitent de l’entretien. Le froid peut endommager celle-ci, tandis que le calcium s’incruste facilement dans la chaîne, explique-t-il.

«Je le nettoie après chaque sortie pour ne pas l’abîmer, ajoute celui qui vérifie régulièrement la pression de ses pneus pour mieux adhérer à la neige. Je roule sur environ 20 à 25 km, de la montée Lasaline à Saint-Constant jusqu’à Delson, puis vers le RécréoParc à Sainte-Catherine, puis vers chez moi. Si je manque de batterie, je mets mon vélo en mode manuel afin qu’il n’avance qu’avec mes coups de pédale.»

Après avoir évité de peu une collision avec une personne qui promenait son chien tout en portant des écouteurs, M. Fortier a décidé de ne plus rouler sur les pistes cyclables.

«Il faudrait repenser les pistes cyclables, aménager une allée adjacente pour les marcheurs. Un de mes amis dit qu’elles sont faites pour tout le monde, sauf les cyclistes, et je suis d’accord avec lui», soutient-il.

Entre une partie de Rummy avec sa conjointe et un épisode de ses séries télé préférées, le retraité depuis 2016 enfourche son vélo et prend l’air.

«Je n’ai pas d’excuses pour ne pas sortir, fait-il remarquer. Seulement s’il fait trop froid, malgré mes trois couches de vêtements, je n’en fais pas.»

«Certains pensent qu’on n’a qu’à peser sur un bouton pour avancer. Ce n’est pas un scooter, il faut pédaler.»

-Denis Fortier

Où se balader

Denis Fortier aime se balader dans les sentiers boisés. Ses randonnées de prédilection sont au RécréoParc à Sainte-Catherine, au O Ti-Bois vert à Salaberry-de-Valleyfield, au parc nature Fonrouge à Chambly et aux parcs de la SEPAQ à Saint-Bruno et Boucherville.

Les Villes couvertes par Le Reflet offrent ou ont offert le prêt de vélos à pneus surdimensionnés à leurs citoyens au courant de l’hiver. À Saint-Constant, notamment, toutes les plages horaires de l’initiation au fat bike durant la relâche scolaire se sont tenues à guichets fermés, selon le site Web de la Ville.