Plus de 70 % des automobilistes ne respectent pas la limite de vitesse de 30 km/h dans les zones scolaires, a alerté l’Association des directeurs de police du Québec (ADPQ) dans une conférence de presse en marge de la rentrée scolaire à La Prairie, le 29 août.
Dans la province, 36 979 constats d’infractions ont été remis en zone scolaire en 2022, indique l’ADPQ. Pour le secteur couvert par la égie intermunicipale de police Roussillon, 113 constats ont été décernés.
Toutefois, le chiffre est grandement sous-estimé, selon la police, puisque les statistiques ont été écoltées uniquement lors d’interventions ciblées et ne représentent pas la totalité des services policiers municipaux du Québec. De plus, le nombre d’heures consacrées à une opération policière près d’une zone scolaire peut varier d’un service à l’autre.
Michel Guillemette, directeur de la égie intermunicipale de police Roussillon, a fait savoir qu’il n’y a pas de solution miracle. Même si les policiers patrouillent les zones scolaires, ils ne peuvent pas assurer une surveillance constante, d’autant plus qu’une pénurie de main-d’œuvre touche le secteur.
«Les solutions ésident dans l’éducation et la prise de conscience, a-t-il soutenu. Les usagers doivent comprendre les risques qu’ils prennent.»
Pierre Brochet, président de l’ADPQ, a martelé que la sécurité routière est de la responsabilité de tous.
«Il faut prendre conscience que les zones scolaires sont imprévisibles, a expliqué le directeur du Service de police de Laval. Il va falloir que tous les usagers se sentent interpellés.»
Il a salué l’initiative des radars photo dans les zones scolaires et a jugé qu’il agit d’un bon moyen pour sensibiliser davantage.
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Témoignage
Un père qui a perdu son fils de 14 ans dans une collision sur la route et qui milite pour une meilleure sécurité routière a raconté son histoire. Depuis 10 ans, Michel Boucher organise le Tour du silence à vélo pour commémorer la mort de son fils Tristan et rappeler l’importance d’être vigilant. Un mémorial en son honneur est installé au parc Lucie-F.-Roussel à La Prairie.
«Chaque année, j’en fais la promotion auprès des jeunes lors de la rentrée scolaire, a rappelé M. Boucher. On sensibilise entre 500 et 2 000 étudiants.»
Il déplore que depuis la pandémie, la population semble avoir perdu ses repères en matière de courtoisie.
«Nous remarquons souvent que les parents qui viennent porter leur enfant pour les protéger sont ceux qui mettent en danger la sécurité des autres en roulant trop vite et étant trop pressés», a-t-il ajouté.
C’est d’ailleurs à la suite du décès de son fils qu’il a été décrété que les voitures doivent obligatoirement garder une distance de sécurité de 1,25 m avec les cyclistes sur les routes de plus de 50 km/h.
Représentant La Prairie en tant que mairesse suppléante, Sylvie Major a pour sa part mentionné que la Ville s’assurait que ses établissements scolaires du territoire étaient bien sécurisés et continuait à travailler pour améliorer la situation.
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Les membres de l’Association des directeurs de police du Québec se sont rassemblés pour sonner l’alarme. (Photo: Le Reflet – Guillaume Gervais)
