Vouloir vivre différemment

le mercredi 12 octobre 2016

Partie rejoindre son mari d’origine indienne à Singapour, Karine Larocque demeure dans cette cité-état d’Asie du Sud-Est depuis presque quatre ans.

«Je n’ai pas réfléchi à deux fois et j’ai accepté. C’était ma chance de vivre quelque chose de très différent. L’idée de partir loin de mes proches me mortifiait par contre», se rappelle la femme dont la famille vit dans la région.

L’adaptation dans sa nouvelle terre d’accueil a été plus difficile que prévu.

«Quand je suis arrivée, je ne connaissais personne. Il n’y avait que mon homme pour m’attendre à l’aéroport. J’avais déjà visité mon mari à Singapour avant, je connaissais donc un peu l’endroit. Mon mari est Indien. Je devais m’ajuster à sa culture dans notre maison, mais aussi dans notre nouveau pays. Il fallait trouver un juste milieu», mentionne la femme de 32 ans.

Maladie et langues

En raison du climat chaud et humide qui règne à longueur d’année, Mme Larocque a été malade les premiers mois. Elle réalise que certains aspects de la culture asiatique, sans préciser lesquels, ne lui plaisent pas. Elle affirme du coup avoir pris conscience que l’herbe n’est pas «forcément plus verte» chez le voisin.

Côté communication, l’apprentissage d’une nouvelle langue n’a pas été nécessaire pour elle, l’anglais étant l’une des quatre langues officielles de Singapour aux côtés du malais, du mandarin et du tamoul.

 

Coût de la vie

Karine Larocque qualifie le coût de la vie à Singapour des plus exorbitants. En guise d’exemple, elle mentionne que la location d’un condo de 3½ coûte rarement moins de 2500$ par mois.

«Nous avons abandonné l’idée de nous procurer une voiture. L’idée de payer près de 100 000$ pour s’acheter une Honda n’avait aucun sens. Posséder une voiture est aussi cher parce qu’il faut se procurer un COE (Certificat of Entitlement). C’est un permis pour obtenir le droit de posséder une voiture. Les autorités singapouriennes veulent s’assurer qu’il n’y aura pas trop d’autos en circulation pour éviter le trafic. Le transport en commun, par contre, est efficace et rapide», explique-t-elle.

La principale intéressée souligne l’honnêteté qui caractérise les Singapouriens.

«S’ils trouvent un item perdu, ils feront tout pour le retourner à leur propriétaire. Ce sont des gens très soignés aussi. Quand ils vont travailler, ils sont toujours sur leur trente-six!», affirme-t-elle.

L’action bénévole fait aussi partie de la culture.

«Les fins de semaine, beaucoup d’ados vont faire du bénévolat dans les refuges pour animaux. D’autres donnent de leur temps à des soupes populaires. Ces bénévoles cuisinent à partir de 6 h le matin pour faire des milliers de repas qui sont distribués chez les personnes âgées», poursuit Mme Larocque qui gagne sa vie en donnant des cours privés de français.

Côté alimentation, elle n’oubliera jamais son premier achat de poulet frais entier.

«J’ai découvert que l’animal arrivait avec la tête et les pieds! C’est assez saisissant», dit-elle.

Mal du pays

Karine Larocque s’ennuie du Québec et souhaite rentrer. Son mari n’étant pas citoyen canadien a dû entamer des démarches auprès d’Immigration et citoyenneté Canada.

«Notre mode de vie [au Québec] me manque. Les grands espaces verts, les lacs et les montagnes du Québec. Ici, ce n’est qu’une grande ville. Le pays est bien organisé et ils ont conservé plusieurs endroits naturels, mais ce n’est pas la même chose que partir une fin de semaine dans les Laurentides», déplore-t-elle.

 

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